Evacuation de la Zad de Bure : les opposants boycottent un rendez-vous avec Lecornu

Les associations d’opposants au centre d’enfouissement des déchets de Bure ont refusé de rencontrer le secrétaire d’Etat à la Transition écologique qui se rendait dans la Meuse ce vendredi.

 « Tant que j’aurai la responsabilité de ce dossier, je serai complètement attentif à être disponible à ces opposants », a assuré Sébastien Lecornu
« Tant que j’aurai la responsabilité de ce dossier, je serai complètement attentif à être disponible à ces opposants », a assuré Sébastien Lecornu AFP/JEAN-CHRISTOPHE VERHAEGEN

    Au lendemain de l'évacuation du bois Lejuc, près de Bure (Meuse), les associations d'opposants au projet d'enfouissement des déchets nucléaires ont refusé de se rendre ce vendredi à un rendez-vous avec le secrétaire d'Etat à la Transition écologique, Sébastien Lecornu.

    « On refuse de le rencontrer de façon unanime. On n'a plus rien à lui dire dans cette situation-là », avait expliqué jeudi Jean-Marc Fleury, président de l'association des élus opposés au projet Cigéo. « Quand on expulse des jeunes du bois Lejuc, on nous expulse nous aussi », avait-il ajouté, refusant de faire la distinction entre les formes d'opposition.

    En déplacement à Bure ce vendredi pour rencontrer des élus locaux, Sébastien Lecornu a pour sa part asssuré qu'il se tenait toujours à leur disposition. « Tant que j'aurai la responsabilité de ce dossier, je serai complètement attentif à être disponible à ces opposants », a déclaré le secrétaire d'Etat, ajoutant qu'un « certain nombre d'associations, qui ont fait la chaise vide, ont néanmoins accepté un rendez-vous au ministère dans les dix jours qui viennent ».

    Des opposants de retour

    Le bois Lejuc, épicentre de la contestation au projet d'enfouissement des déchets nucléaires Cigéo à Bure, a été évacué jeudi par 500 gendarmes. Mais, selon un opposant qui se fait appeler Sylvain, « au moins huit personnes ont dormi dans le bois cette nuit et occupent (ce vendredi) des plateformes surélevées ». «Les hiboux du #BoisLejuc résistent aussi bien au froid qu'aux stratégies de communication de l'ANDRA (Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs) », ont fait savoir les opposants sur leur compte Twitter, photos et vidéos à l'appui.

    Le général Bruno Jockers, commandant de la gendarmerie du Grand Est, a reconnu que « trois opposants se sont infiltrés dans la nuit (sur le site) et deux ont grimpé dans les branches ». « On va les ramener au sol en toute sécurité, on va prendre le temps », a-t-il précisé.

    Lecornu « ne va pas en faire un fromage »

    « Que des opposants rentrent dans un bois, pas sur la phase stratégique d'un projet, et montent dans un arbre, on ne va pas en faire un fromage », a réagi Sébastien Lecornu. « Il n'y aura pas d'installation de Zad nouvelle dans ce pays », a-t-il assuré.

    Sur les sept opposants interpellés jeudi lors de l'évacuation du bois Lejuc et lors d'une perquisition à la Maison de résistance à Bure, une personne était toujours entendue et une personne a été relâchée, à la mi-journée, selon le procureur de Bar-le-Duc, Olivier Glady.

    Deux hommes d'une vingtaine d'années et une femme de 60 ans seront convoqués devant le tribunal correctionnel le 12 juin pour outrages et/ou rébellion sur agent dépositaire de l'autorité publique. Un trentenaire et une femme d'environ 25 ans, qui ont refusé de décliner leur identité, seront jugés « sous X » en comparution immédiate ce vendredi après-midi.