Intempéries : le Sud en alerte face aux pluies diluviennes
Il est tombé par endroits l'équivalent d'un mois en quelques jours, et de nouvelles grosses précipitations sont attendues. Alors que les rivières sortent de leur lit, les autorités restent sur le qui-vive.
Un terrain de football noyé sous les eaux en bordure d'une rivière, des stations de ski croulant sous la neige... Après avoir tremblé cette semaine au passage des tempêtes Carmen et Eleanor, qui a fait cinq morts et trois disparus, la France est loin d'en avoir fini avec les caprices de la météo.
C'est désormais du côté des fleuves que les regards se tournent. A Lyon, le Rhône et la Saône sont déjà sortis de leur lit. Les niveaux de la Seine dans la région de Rouen, de la Garonne et de la Dordogne dans le Sud-Ouest et d'autres dans le Grand-Est ou en Franche-Comté se sont également fortement élevés.
« Depuis le 1er janvier, les cumuls de pluie sont remarquables sur la Seine, constate la Chaîne météo. Il est tombé l'équivalent d'un mois de pluie sur le bassin de la Seine et de ses affluents au cours des cinq derniers jours. » Résultat : au pont d'Austerlitz, hier matin, le fleuve atteignait 3,56 m et devrait dépasser les 4 m d'ici à demain soir. Mais on est très loin des 8,62 m atteints lors de la crue historique de 1910.
Si le site gouvernemental Vigicrues est sur le qui-vive, c'est que les cumuls de pluie ont été impressionnants ces derniers jours. Météo France a enregistré « 50 à 70 litres par mètre carré sur le relief du Jura et des Hautes-Vosges, plus ponctuellement 70 à 100 litres par mètre carré près des sommets du haut Jura et 130 à 160 litres par mètre carré dans le secteur du ballon d'Alsace ».
Appel à l'extrême vigilance
Des pluies diluviennes sont aussi attendues ce week-end dans le Pays basque. Samedi, à 13 heures, les stations météo de Biarritz et Saint-Jean-de-Luz avaient enregistré 40 mm de pluie. Et le ciel pleure aussi beaucoup depuis hier matin sur les Cévennes. « Il pourrait tomber 100 mm d'eau sur les Cévennes d'ici à mardi et plus de 150 mm à 200 mm sur les hauteurs de l'Hérault, soit plus d'un mois de pluie en quarante-huit heures, détaille Frédéric Decker, prévisionniste à MeteoNews. Comme les sols dans le sud de la France sont encore très secs, l'eau risque de ruisseler et de provoquer des inondations. »
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En montagne, cette pluie se transforme évidemment en neige et les cumuls commencent à être impressionnants. On attend ainsi plus de 1 m de neige fraîche sur les Pyrénées-Atlantiques à partir de 1 000 m d'altitude. « On attend pratiquement 2 m de neige fraîche sur les Alpes françaises, le long de la frontière italienne, ajoute Frédéric Decker. Sur une couche de neige déjà instable, le risque d'avalanche est énorme et il va être compliqué de skier en haute altitude. »
« On appelle à la vigilance extrême, soulignait hier une porte-parole de la station de Val Thorens, le plus haut domaine d'Europe, situé à 2 300 m d'altitude. Le ski hors piste est très fortement déconseillé. » Le passage de la tempête Eleanor a déjà coûté la vie à trois personnes dans les Alpes : un skieur de 21 ans en Haute-Savoie mercredi, une nonagénaire retrouvée morte jeudi dans sa maison inondée en Isère et un agriculteur retrouvé jeudi sous une coulée de neige en Savoie. Hier, malgré les avertissements, un homme d'une trentaine d'années, qui skiait à La Plagne (Savoie), s'est aventuré hors piste et a fait une chute mortelle. Quinze départements sont toujours en alerte aux fortes pluies.
