Pollution : les bateaux de croisière n’amusent plus

A Bordeaux, les émissions de particules fines des géants des mers vont désormais être mesurées.

 Même à quai, à Bordeaux, les bateaux de croisière ne stoppent jamais leurs moteurs diesel afin de fournir de l’électricité à bord.
Même à quai, à Bordeaux, les bateaux de croisière ne stoppent jamais leurs moteurs diesel afin de fournir de l’électricité à bord. AFP/Georges Gobet

    « Boat ! » ou « beurk » ? Après Marseille, c'est au tour de Bordeaux de s'inquiéter de l'impact de la pollution de l'air des bateaux de croisière. Le Corinthian, le Nautica, L'Ocean Dream, le Prinsedam, le Silver Wind, le Seven Seas Explorer… En 2017, ils ont été 53 paquebots touristiques à accoster sur les quais de la Garonne. Un record !

    Ces navires apportent la promesse de grands horizons et d'air pur mais les riverains en doutent. Alors face aux interrogations, l'ATMO Nouvelle Aquitaine, l'agence chargée de surveiller la qualité de l'air va mesurer leur pollution à quai jusqu'au 1er juin. Car même à l'escale, ces navires, comme à Marseille, ne stoppent jamais leurs énormes moteurs diesel!

    Autant de particules fines qu'un million de voitures

    Piscine, restaurants, sorties balcons, bars… à quai, ils doivent pouvoir continuer à couvrir leurs besoins en électricité à bord : « Or un paquebot pollue autant qu'un million de voitures, en termes d'émissions de particules fines et de dioxyde d'azote », explique Michel Bromel de France Nature Environnement (FNE). C'est ce qu'avait mesuré cette association, il y a trois ans, à Marseille.

    Pollution en mer, à l'approche des côtes et au stationnement que la brise marine repousse le plus souvent à l'intérieur des terres, ces petites villes flottantes portent finalement bien leur nom.

    En cause, la très mauvaise qualité du carburant qu'ils utilisent souvent : « C'est du fioul lourd, peu cher, très chargé en soufre qui expose directement la population des villes », peste Michel Bromel. La FNE demande une réglementation européenne. « Pourtant, souligne le patron de l'association, les alternatives existent : « Il y a le gaz naturel liquéfié, ils pourraient aussi se raccorder à quai à l'électricité. »