Près de la moitié des 16-24 ans ne savent pas en quelle année a eu lieu la Révolution française, selon un sondage

Selon un sondage OpinionWay, paru dimanche 7 janvier dans les colonnes de la « Tribune dimanche », les réponses apportées par des jeunes âgés de 16 à 24 ans à l’histoire de France et de l’Europe attestent de nombreuses lacunes.

Le sondage s’intéresse aux connaissances historiques des jeunes âgées de 16 à 24 ans, ainsi qu'à leur compréhension de la laïcité et leur rapport à l’information. LP/ Lucas Barioulet
Le sondage s’intéresse aux connaissances historiques des jeunes âgées de 16 à 24 ans, ainsi qu'à leur compréhension de la laïcité et leur rapport à l’information. LP/ Lucas Barioulet

    Un nouveau signal d’alarme concernant le niveau des jeunes Français ? Alors que l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) révélait début décembre une baisse du niveau général des élèves dans l’Hexagone, notamment en maths ou en Français, il semblerait que les connaissances de nombreux jeunes en histoire laissent également à désirer.

    C’est en tout cas ce que révèle un sondage OpinionWay paru dimanche 7 janvier dans La Tribune dimanche, qui s’intéresse aux notions historiques que connaissent des jeunes âgées de 16 à 24 ans. Selon l’institut de sondage, qui a interrogé près d’un millier de personnes, un peu moins d’un jeune sur deux (46 %) n’est pas capable de dire que la Révolution française a commencé en 1789.



    Seulement 23 % de sondés savent que la peine de mort a été abolie en France en 1981 et 31 % sont capables de donner l’année lors de laquelle le droit de vote a été accordé aux femmes en France (1944).

    Ces lacunes sont aussi présentes concernant l’histoire d’Europe, avec seulement 40 % de sondés qui savent que le mur de Berlin est tombé en 1989, quand 63 % ignorent que Hitler a accédé au pouvoir en Allemagne en 1933.

    18 % indiquent n’avoir jamais entendu parler de la Shoah

    Les chiffres sont également alarmants en ce qui concerne l’antisémitisme. Si plus de six jeunes sur dix (63 %) affirment savoir de quoi il s’agit quand on leur parle de « Shoah », quasiment un sondé sur cinq (18 %) dit n’en avoir jamais entendu parler. Concernant l’affaire Dreyfus, seulement 47 % indiquent savoir de quoi il s’agit, quand 24 % indiquent n’en avoir jamais entendu parler.

    Également interrogés sur la laïcité et la religion dans la société, 45 % des sondés avancent que les juifs sont davantage protégés que les musulmans par les autorités et 41 % estiment que la laïcité sert avant tout à discriminer les musulmans en France. Parmi les jeunes qui passent plus de huit heures par jour sur leur téléphone, trois sur dix expriment des doutes sur la réalité du génocide des Juifs, fait aussi valoir ce sondage.

    Selon cette étude dirigée par la politologue Chloé Morin et réalisée auprès de 986 jeunes, ces résultats s’expliquent en partie par la façon dont ces Français s’informent. Pour 45 % des sondés, la première source d’information demeure les réseaux sociaux, devant les chaînes de télévision, alors que seulement 8 % lisent en premier lieu la presse écrite.