Botulisme : cinq personnes en réanimation après avoir consommé des conserves artisanales au pesto

Ces personnes présentent des signes « cliniquement évocateurs de botulisme alimentaire », a révélé la Direction générale de la santé dans un communiqué, après avoir ingéré du pesto à l’ail des ours.

    Un an après le drame à Bordeaux, de nouveaux cas de botulisme alimentaire ont été signalés. Cinq personnes ont été hospitalisées en réanimation ou placées en soins intensifs après avoir consommé des conserves de fabrication artisanale, a indiqué lundi la Direction générale de la santé (DGS). Le préfet d’Indre-et-Loire a indiqué plus tard dans l’après-midi que les cinq personnes avaient été hospitalisées en réanimation au centre hospitalier de Tours.

    « Deux couples se sont présentés aux urgences samedi » et une cinquième personne dimanche, tous majeurs, et « sont actuellement en réanimation, conscientes, intubées, ventilées », a précisé le préfet d’Indre-et-Loire, Patrice Latron, lors d’un point-presse.

    Si le botulisme doit être encore confirmé biologiquement, il s’agit de cas « cliniquement évocateurs de botulisme alimentaire », caractérisé par l’« atteinte des paires crâniennes pouvant évoluer vers une paralysie descendante », précise le communiqué. Les résultats des analyses menées par l’Institut Pasteur sont « attendus dans les deux jours ».

    Consommé lors d’un repas de famille

    Le signalement de ces cas probables a été effectué auprès de l’Agence régionale de santé (ARS) du Centre-Val-de-Loire à la suite d’un « repas de famille et à la consommation de pesto à l’ail des ours de la marque O Ptits Oignons » fabriqué par un producteur local, précisent les ministères de la Santé et de l’Agriculture dans un communiqué commun.

    « Tous les cas ont partagé un même repas, où ils ont consommé en particulier un même produit, du pesto à l’ail des ours en conserve de fabrication artisanale, précise la DGS. Les investigations réalisées ont montré l’absence de maîtrise du processus de stérilisation de ces conserves. »

    « Les conditions artisanales de production ne permettant pas de garantir la stérilisation des bocaux, un rappel de l’ensemble des bocaux fabriqués a donc été décidé immédiatement par précaution », quelle que soient leur date de fabrication ou d’utilisation optimale, ajoutent les ministères.

    L’instance recommande le rappel des produits soupçonnés d’être à l’origine de la contamination. Les conserves ont été vendues dans plusieurs événements en Indre-et-Loire dont la Fête des Plantes et du Printemps au château de la Bourdaisière à Montlouis-sur-Loire, les 30 et 31 mars et 1er avril, la Fête « Nature en fête » au Château de Cangé à Saint-Avertin, les 13 et 14 avril, la Foire à l’ail et au basilic à Tours, le 26 juillet et le Festival de la tomate et des saveurs au château de la Bourdaisière à Montlouis-sur-Loire, les 7 et 8 septembre. « C’est 600 bocaux que nous cherchons » sur toute la France, et « les personnes qui (les) ont achetés doivent les jeter, les détruire », a indiqué le préfet d’Indre-et-Loire.

    Les symptômes à surveiller

    Le botulisme est une affection neurologique rare et grave, mortelle dans 5 à 10 % des cas, provoquée par une toxine très puissante produite par une bactérie qui se développe notamment dans les aliments mal conservés, faute de stérilisation suffisante.

    Il se déclare après une incubation de quelques heures à quelques jours, en fonction du mode de contamination. La survenue d’autres cas dans les prochains jours n’est pas exclue.

    Les symptômes comprennent, à des degrés variables : des signes digestifs précoces pouvant être fugaces (douleurs abdominales, nausées, vomissements et diarrhée), une atteinte oculaire (défaut d’accommodation, vision floue ou double), une sécheresse de la bouche accompagnée d’un défaut de déglutition voire d’élocution, ou des symptômes neurologiques (fausses routes, paralysie plus ou moins forte des muscles). Il n’y a habituellement pas de fièvre.

    Un mort en 2023

    Plusieurs clients d’un bar bordelais avaient été hospitalisés à la suite d’une intoxication probable à la toxine botulique, contractée dans un restaurant en septembre 2023. Une personne était décédée.

    VidéoCas de botulisme à Bordeaux : qu’est-ce que cette intoxication potentiellement mortelle ?

    Un couple d’Américains avait confié au Parisien avoir frôlé la mort après avoir consommé des sardines mal stérilisées. Le gérant de l’établissement, qui avait affirmé avoir suivi les recommandations, avait été placé en garde à vue.