Covid-19 : Merck annonce des résultats positifs de son antiviral et prévoit d’en demander la commercialisation

Le laboratoire américain communique des résultats très encourageants de son médicament Molnupiravir contre les formes graves.

Le laboratoire Merck est basé dans le New Jersey, aux Etats-Unis. REUTERS/Brendan McDermid
Le laboratoire Merck est basé dans le New Jersey, aux Etats-Unis. REUTERS/Brendan McDermid

    Les vaccins sont là, mais les traitements se font encore attendre. Plus pour longtemps ? Le laboratoire américain Merck a annoncé ce vendredi des résultats en apparence prometteurs de son antiviral Molnupiravir contre les formes graves du Covid-19. Ce traitement réduirait de moitié les formes graves suite à une infection par le SARS-CoV-2. De quoi convaincre le groupe de demander rapidement une demande de commercialisation aux Etats-Unis puis dans le reste du monde.

    Ces résultats « intermédiaires » proviennent de l’essai clinique de phase 3 réalisé sur 775 patients ayant au moins un facteur de risque et divisés en deux groupes : l’un ayant reçu le traitement, l’autre ayant absorbé un placebo. 7,3 % des patients du premier groupe ont été hospitalisés ou sont décédés dans les 29 jours qui ont suivi l’infection, contre 14,1 % de ceux du deuxième ensemble. Tous ont été testés positifs et souffraient de symptômes « légers à modérés ».

    « C’est une molécule qu’on connaît et l’un des traitements les plus attendus, et ces résultats sont encourageants. Mais avec plusieurs limites, par exemple ce ne sont pas des patients lambda car ils sont à risque », commente l’infectiologue Nathan Peiffer-Smadja, chef de clinique à l’hôpital Bichat.

    Demande de commercialisation « dès que possible »

    Le laboratoire précise que ces résultats, qui portent donc sur un échantillon relativement petit, n’ont pas été impactés par le type de variant. En clair, le Molnupiravir fonctionnerait aussi bien sur les personnes infectées par le variant Delta que sur les autres. À noter aussi que la fréquence des effets indésirables était semblable dans les deux groupes.



    Comme toujours avec ce genre de communiqué de presse, il faut rester prudent et attendre de voir ce que donne l’analyse complète, par des experts indépendants, des données de l’essai clinique. Celles-ci ne sont pas encore disponibles en ligne sur le site dédié.

    Sur la base de ces résultats, le laboratoire compte « soumettre dès que possible une demande d’autorisation d’utilisation d’urgence » à la Food and Drug administration (FDA, l’agence américaine des médicaments) , puis à d’autres organismes de réglementation dans le monde. « Plus d’outils et de traitements sont nécessaires de toute urgence pour lutter contre la pandémie, qui est devenue l’une des principales causes de décès et continue d’affecter profondément les patients, les familles et les sociétés et de mettre à rude épreuve les systèmes de santé du monde entier », a justifié Robert M. Davis, le PDG de Merck.