Grippe : l’épidémie en «forte augmentation», quasiment toutes les régions concernées

Tous les indicateurs de l’épidémie de grippe ont augmenté la semaine dernière, sans doute en raison de la fin des vacances et du relâchement des mesures liées au Covid.

Tous les indicateurs de l'épidémie de grippe ont augmenté la semaine dernière en France. LP/Arnaud Journois
Tous les indicateurs de l'épidémie de grippe ont augmenté la semaine dernière en France. LP/Arnaud Journois

    Il n’y a pas que l’épidémie de Covid qui connaît un rebond. Tous les indicateurs de la grippe ont « fortement augmenté » la semaine dernière (du 7 au 13 mars), indique Santé publique France dans son rapport hebdomadaire paru ce mercredi : + 95 % de consultations pour syndrome grippal, + 62 % de passages aux urgences, + 64 % d’hospitalisations après passage aux urgences, etc. Toutes les régions de France métropolitaine, exceptée la Corse, sont en phase épidémique. Et toutes les classes d’âge sont concernées par ce rebond, que ce soit pour les consultations ou les hospitalisations.

    Sur l’ensemble de cette saison hivernale, 31 % des cas admis en réanimation étaient des enfants de moins de 15 ans. Cette proportion est « nettement plus élevée » que les années précédentes (autour de 15 %). La part de décès liés à la grippe (qu’elle en soit la cause directe ou une simple contribution parmi différents facteurs) a aussi nettement augmenté, passant de 0,13 % à 0,65 % en trois semaines.

    Jusqu’à présent, l’épidémie de grippe était restée à un niveau très contenu par rapport aux années précédentes. « Cette intensification de la circulation des virus grippaux survient tardivement dans la saison hivernale, vraisemblablement favorisée par la fin des congés scolaires d’hiver dans l’ensemble des régions et l’allègement actuel des mesures de contrôle de la pandémie de Covid-19 », analyse Santé publique France. Le port du masque, par exemple, n’est plus obligatoire dans les lieux soumis au passe vaccinal depuis le 28 février.

    Les gestes barrière et la vaccination « sont efficaces »

    Interrogé le week-end dernier, le virologue Yannick Simonin livrait une analyse semblable. « La reprise de l’épidémie de grippe semble bien montrer que la remontée de l’épidémie de Covid est probablement liée aux conditions favorables à la circulation des virus respiratoires : climat plus relâchement des gestes barrière et des restrictions », nous indiquait-il.



    En revanche, cette situation ne semble pas s’expliquer par une sous-vaccination. D’après les dernières estimations, au 31 décembre, 51,4 % des personnes à risque étaient vaccinées (55,6 % des 65 ans et plus et 33,2 % des moins de 65 ans à risque de grippe sévère). C’est un plus qu‘à la même date en 2019 (46,8 % ; 51 % des 65 ans et plus et 30 % des moins de 65 ans les plus fragiles), mais un peu moins qu’en 2020.

    Santé publique France rappelle en conclusion « que l’adoption systématique des gestes barrière et la vaccination antigrippale sont des moyens efficaces pour se prémunir contre la grippe et ses complications. »