Le CHU de Montpellier s’inquiète d’une baisse de fréquentation aux urgences

Cette baisse pourrait signifier que des patients en souffrance, mais non contaminés par le coronavirus, choisissent de ne plus contacter les secours.

 Les médecins craignent notamment que les patients souffrant d’un AVC ou d’un infarctus ne prennent pas en compte les signes pouvant les alerter et ne préviennent pas les secours à temps, en raison de craintes liées à l’épidémie qui sévit.
Les médecins craignent notamment que les patients souffrant d’un AVC ou d’un infarctus ne prennent pas en compte les signes pouvant les alerter et ne préviennent pas les secours à temps, en raison de craintes liées à l’épidémie qui sévit. AFP/Pascal GUYOT

    Les inquiétudes de certains médecins de ville, constatant une baisse des consultations pour des pathologies hors Covid-19 s'illustrent également à l'hôpital. Ce jeudi, le CHU de Montpellier (Hérault) fait part de ses craintes, face à une baisse inhabituelle en mars de près de moitié de la fréquentation de ses services d'urgences (hors Covid).

    « Le CHU de Montpellier continue de prendre en charge toutes les urgences vitales », rappelle l'établissement hospitalier. « En cas de signes neurologiques évocateurs d'un accident vasculaire cérébral, de douleurs thoraciques ou de difficultés respiratoires, appelez immédiatement le 15 ».

    Certains signes doivent particulièrement alerter, précise le CHU, citant une déformation de la bouche, une faiblesse d'un côté du corps, d'un bras ou d'une jambe, des troubles de la parole, des troubles de la sensibilité d'une partie du corps, une douleur thoracique ou des difficultés à respirer. Il précise qu'« une prise en charge rapide est nécessaire dans ces cas, pour assurer les meilleures chances de récupération possible ».

    Un circuit dédié, pour les patients non contaminés

    Selon le CHU, le nombre de transports urgents (Smur) déclenché par le Centres 15 pour urgence cardiaque a diminué de 26 %. « Les causes de cette baisse d'activité peuvent être multiples mais elle relève probablement, en partie, d'un moindre recours aux soins de personnes qui en auraient besoin », souligne le centre hospitalier montpelliérain.

    Le CHU souligne avoir mis en place « un circuit dédié et sécurisé de prise en charge des urgences hors Covid » notamment psychiatriques et pédiatriques , gynécologiques et obstétricales, spécialisées tête et cou. « Au-delà des urgences, le CHU de Montpellier continue d'assurer le suivi de tous les patients qui en ont besoin et pour lesquels un report de prise en charge constituerait une perte de chance », ajoute le texte. « Vous pouvez venir à l'hôpital en toute sécurité, en veillant à respecter les gestes barrières », conclut-il.

    Une baisse nationale des admissions

    Cette baisse des admissions aux urgences se constate également à l'échelle nationale. Entre le 11 et le 21 mars particulièrement, la chute du nombre de passages (pour tous motifs) dans les services d'urgence est drastique. Depuis, ce nombre tend à se stabiliser entre 20 et 25 000 passages quotidiens, quand il était de 40 à 45 000 fin février.

    Les dix départements dont la fréquentation des urgences a le plus chuté entre le 25 février et le 7 avril sont le Nord, le Rhône, les Bouches-du-Rhône, la Seine-Saint-Denis, Paris, les Hauts-de-Seine, l'Hérault (dont Montpellier), les Yvelines, la Seine-Maritime et l'Isère.