Santé mentale : un jeune sportif de haut niveau sur quatre souffre de troubles anxieux généralisés

Une étude menée par Harris Interactive en partenariat avec le ministère des Sports et l’INSEP a consulté plus de 1 800 athlètes âgés de 16 à 25 ans. Un jeune sportif de haut niveau sur cinq exprime ressentir un mal-être, alors qu’un répondant sur quatre présente des troubles anxieux généralisés.

La santé mentale est prise au sérieux dans le sport (ici une campagne de sensibilisation cet été lors d'un match de football américian aux Etats-Unis).  (Credit Image: © John Mersits/Cal Sport Media/Sipa USA)
La santé mentale est prise au sérieux dans le sport (ici une campagne de sensibilisation cet été lors d'un match de football américian aux Etats-Unis). (Credit Image: © John Mersits/Cal Sport Media/Sipa USA)

    Longtemps négligée, la santé mentale et plus particulièrement celle des sportifs de haut niveau est un sujet de plus en plus discuté. Depuis plusieurs années, des athlètes mondialement connus comme Michael Phelps ou Naomi Osaka ont fait part de leurs problématiques. Si les injonctions à ne pas se plaindre et les tabous autour de la question s’amenuisent - sans disparaître pour autant -, la question du mal-être est aussi prégnante chez les jeunes sportifs.

    Au sortir des Jeux olympiques et paralympiques, la fondation FondaMental a dévoilé une étude, ce lundi, réalisée par l’institut de sondage Harris Interactive. En partenariat avec le ministère des Sports et l’Insep, 1 885 sportifs de haut niveau âgés de 16 à 25 ans ont été interrogés sur leur mal-être. Et les résultats sont assez inquiétants pour des athlètes censés être en pleine santé.



    Presque un sportif sur cinq présente des symptômes dépressifs

    Bien que la majorité des personnes interrogées ait assuré ne pas ressentir de mal-être, près d’une sur cinq (17 % des sondés) dit présenter des symptômes dépressifs. Les troubles anxieux généralisés, eux, concernent 24 % des jeunes sportifs, dont près de la moitié est perturbée par des troubles du sommeil (44 %).

    Ces chiffres s’expliquent par plusieurs facteurs, notamment le stress, la pression ou encore le risque de blessures. Lorsque ces problèmes surgissent, les jeunes sportifs se tournent pour la plupart vers leur famille pour évoquer les thématiques liées à la santé mentale. C’est le cas de 66 % des personnes interrogées.

    Peu d’appels à un psy

    Dans le cadre de la surveillance médicale réglementaire (SMR), les jeunes sportifs sur liste ministérielle réalisent chaque année un bilan psychologique permettant de faire un état des lieux de leur vie personnelle, sportive, professionnelle ou scolaire. Ce bilan, obligatoire depuis 2006 et actualisé en 2016, permet un premier niveau essentiel de repérage et de prévention.

    Pourtant, parmi les jeunes sportifs présentant des signes de troubles anxieux ou de dépression, un tiers seulement déclare avoir fait appel à un psychiatre ou à un psychologue au cours des 12 derniers mois, poursuit l’étude, qui plaide pour la multiplication des actions « en matière de prévention, de prise en charge et d’orientation des jeunes sportifs ».