Soins : le prix des médicaments contre l’hépatite C va baisser

Les malades atteints par l'hépatite C pourront enfin se soigner. Les laboratoires ont consenti à baisser le prix des traitements. Et même s'ils restent chers -28 700 euros la cure- ils seront intégralement pris en charge par l’assurance maladie.

    Fin du rationnement. Le 25 mai 2016, Marisol Touraine, poussée par les associations de patients et Médecins du monde s'était engagée pour un «accès universel» aux nouveaux traitements contre l'hépatite C. Traitements qui ont l'avantage de guérir la maladie, mais coûtaient très cher, autour de 41 000€ à l'époque par patient. Entre les malades identifiés et ceux qui s'ignorent (environ 75 000), près de 200 000 Français étaient potentiellement concernés par cette promesse d'un accès non limité aux traitements.

    Après avoir imposé une enveloppe annuelle de dépenses pour les médicaments contre l'hépatite C plafonnée à 600 millions d'euros, entraînant de facto un certain rationnement des soins, la ministre de la Santé, Marisol Touraine a donc demandé au Comité économique des produits de santé de renégocier les tarifs de ces traitements innovants avec les laboratoires concernés. Au terme de plusieurs mois d'âpres négociations, les laboratoires ont donc consenti des efforts qui portent désormais le prix maximum des traitements à 28 700€ par cure (entre 8 et 12 semaines de traitement selon les produits). Tarifs qui seront donc intégralement pris en charge par l'assurance maladie. Il ne manque plus que les décrets d'applications qui seront publié incessamment, annonce le ministère, avec une application dés le 1er avril.

    A 28 700€ la cure, la facture promet de rester lourde

    Après un accord en décembre avec MSD pour son Zépatier dont le prix maximum avait été fixé à 28 732€ pour une cure de quatre semaines, un dernier compromis vient d'être trouvé avec la laboratoire Gilead, leader sur ce marché avec ses produits Sovaldi et Harvoni. «Ces accords, explique Marisol Touraine, démontrent l'efficacité de la politique volontariste que je mène depuis plusieurs mois pour faire baisser les prix des médicaments. C'est une bonne nouvelle pour les patients. C'est une bonne nouvelle pour les comptes de la sécurité sociale».

    L'association de patients SOS-hépatite applaudit : «La lutte vers la fin de l'épidémie débute réellement aujourd'hui, explique son président Yann Mazens. Les conditions sont enfin réunies pour construire une véritable stratégie de santé publique mais les défis sont encore nombreux», souligne-t-il, évoquant notamment l'accompagnement des patients.

    A 28 700€ la cure, la facture globale potentielle promet de rester lourde : autour de 5,5 milliards pour traiter tous les patients. Pouvait-on aller plus loin sachant que le coût de production de ces médicaments vitaux est dérisoire comparé au prix facturé ? Depuis l'arrivée des nouveaux traitements en 2014, les laboratoires ont revu à la baisse leurs prétentions, particulièrement Gilead, à la fois sous la pression de l'opinion publique et des associations, et de l'arrivée de concurrents. On n'était plus à 41 000€ depuis plusieurs mois déjà, mais plutôt à 32 000€, notamment aussi du fait du raccourcissement des cures de certains traitements qui se sont révélées plus efficaces que prévu. La ministre a néanmoins réussi à réduire encore la facture pour l'assurance maladie, et c'est déjà ça de pris.

    VIDEO. Grâce à un traitement révolutionnaire elle a éliminé le virus de l'hépatite C