Vendredi 13 : bonheur ou malheur, d’où viennent ces superstitions ?

Le vendredi 13 est un jour susceptible d’enthousiasmer les joueurs de Loto comme de donner des sueurs froides aux plus superstitieux.

La FDJ met en jeu 13 millions d'euros ce vendredi 13 septembre 2024 (Illustration). LP/Olivier Arandel
La FDJ met en jeu 13 millions d'euros ce vendredi 13 septembre 2024 (Illustration). LP/Olivier Arandel

    Le vendredi 13 est une date aussi aimée que redoutée. Certains n’osent rien planifier d’important ce jour-là, de peur que la malédiction ne fasse échouer tous leurs plans. Quelques-uns en font même une phobie, la paraskevidékatriaphobie, une contraction de mots hérités du grec ancien. D’autres, en revanche, voient dans le vendredi 13 un jour de chance et l’occasion de tenter leur chance au Super Loto par exemple.

    Côté pile, le malheur

    La superstition liée au chiffre 13 remonte aux origines de la chrétienté. Dans la Cène, remis récemment en lumière après un tableau de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Paris, 12 apôtres dont Judas sont réunis autour de Jésus la veille de sa mort, un vendredi.

    Ce jour ancré dans la culture populaire est devenu depuis synonyme de malheur. Près d’un Français sur quatre dit encore aujourd’hui faire attention à ne pas réunir 13 convives autour d’une même table, selon un sondage Ifop.

    La superstition a été renforcée par d’autres événements marquants, qui ont tous eu lieu un vendredi 13. Le 13 octobre 1307, Philippe le Bel aurait par exemple ordonné l’arrestation et l’exécution des Templiers, le 13 octobre 1972 s’est écrasé le vol 571 de la Fuerza Aérea Uruguaya, poussant les survivants à des actes de cannibalisme pour survivre. Une histoire racontée dans « Le cercle des neiges » sur Netflix.

    C’est aussi le vendredi 13 janvier 2012, le Costa Concordia a coulé et c’est le vendredi 13 novembre 2015 que Paris a été le théâtre de plusieurs attaques terroristes.

    Côté face, le bonheur

    Dans les années 1930, à la faveur d’une campagne de la Loterie nationale, ancêtre de la Française des jeux (FDJ), le jour d’infortune a été transformé en jour de chance. « Le résultat d’un retournement symbolique consistant à transformer ce qui était au départ négatif en positif », explique au Parisien l’anthropologue Dominique Desjeux, de l’université Paris Descartes.

    Des cagnottes exceptionnelles mises en jeu ce jour-là poussent de nombreux Français à tenter leur chance. Et ils seront très certainement nombreux à jouer ce vendredi 13 septembre, alors 13 millions d’euros sont mis en jeu au Super Loto.

    L’inversion a fait son chemin dans la tête des Français puisque, selon un sondage Ifop, près d’un sur trois pense désormais qu’un vendredi qui tombe le 13 du mois a une « portée positive ». C’est presque deux fois plus qu’il y a dix ans.

    Qu’ils soient synonymes de chance ou de malchance, les vendredis 13 sont très peu nombreux dans le calendrier. Comme en 2023, il n’y aura que deux en 2024. Ce vendredi 13 septembre sera suivi à la fin de l’année du vendredi 13 décembre. En 2025, il n’y en aura qu’un, le 13 juin.