L’abbé Pierre accusé de violences sexuelles : à Lyon, sa ville natale, une place à son nom va être débaptisée

« Notre ville est engagée dans la lutte contre toute forme de violences sexistes et sexuelles », a déclaré le maire écologiste Grégory Doucet. Le nouveau nom de la place, située dans le IXe arrondissement, fera l’objet d’une « concertation avec les acteurs du quartier ».

L'abbé Pierre, de son vrai nom Henri Grouès, est né à Lyon. LP/Aurélie Audureau.
L'abbé Pierre, de son vrai nom Henri Grouès, est né à Lyon. LP/Aurélie Audureau.

    La ville de Lyon, où est né l’abbé Pierre, a annoncé jeudi qu’elle allait « retirer » son nom de l’espace public « suite aux graves et nombreuses accusations d’agressions sexuelles » portées contre l’ecclésiastique.

    « J’ai pris la décision exceptionnelle de débaptiser la place abbé Pierre située dans le IXe arrondissement de Lyon parce que notre ville est engagée dans la lutte contre toute forme de violences sexistes et sexuelles », a déclaré à l’AFP le maire écologiste Grégory Doucet.

    Les accusations portées contre l’abbé « nous ont tous sidérés. Et particulièrement à Lyon, ville qui l’a vu naître », a-t-il ajouté dans un message également publié sur son compte X (anciennement Twitter). Le nouveau nom de la place fera l’objet d’une « concertation avec les acteurs du quartier » et d’une décision lors d’un prochain conseil municipal.

    Depuis les révélations sur de multiples accusations de violences sexuelles, plusieurs collectivités ont fait part de leur volonté de débaptiser les lieux portant le nom de l’icône de la lutte contre le mal-logement. Mardi, une statue de l’abbé Pierre, né Henri Grouès, a été déboulonnée dans le village de Norges-la-Ville (Côte d’Or), abritant la deuxième communauté Emmaüs de France.

    La création d’un « comité d’histoire de Lyon »

    Le débat grandissait dans la ville de naissance d’Henri Grouès. Et en particulier autour de la « fresque des Lyonnais », un trompe-l’œil représentant des Lyonnais célèbres. Propriété privée, toute décision d’intervention sur la fresque revient à la copropriété.

    « La Ville de Lyon en accord avec Cité Création, détenteur du droit artistique de l’œuvre, se tient prête à soutenir le retrait de l’abbé Pierre de cette fresque », explique la municipalité, qui dans l’attente de décision « soutient la proposition de Cité Création de pose d’une affiche » visant à informer le public sur le processus en cours.



    Dans le cadre de ces réflexions, la ville a par ailleurs « décidé de travailler à la création d’un comité d’histoire de Lyon » qui « aura notamment pour mission de se pencher sur les demandes de changement de dénominations et plus largement sur la mémoire dans l’espace public lyonnais ».

    En France, 150 voies ou lieux-dits sont nommés abbé-Pierre ou Henri-Grouès (son nom de naissance), selon un décompte de l’AFP fait mi-septembre à partir de la base nationale des adresses.