VIDEO. Des cours pour apprendre l'anglais aux tout-petits

Des organismes proposent des cours de langue pour petits dès l'âge de 3 mois, avec un certain succès. Reportage dans l'un de ces centres, à Paris.

    Axel a 2 ans et des week-ends déjà chargés. Le samedi matin, avec son papa, Xavier, cette blondinette à la mine attentive se dégourdit grâce à une séance de baby gym et enchaîne avec son cours d'anglais. Pratique : cet atelier de quarante-cinq minutes, réservé aux tout-petits, se tient tout près de chez elle, au cœur du très chic quartier de Notre-Dame-des-Champs à Paris (VI e ), et «à 100 m» de la non moins chic et élitiste Ecole alsacienne, précise la directrice des lieux, Elisabeth Ruelle-Mégrelis. Ouvert depuis septembre, son centre Helen Doron English dispense des cours centrés sur le jeu et l'éducation positive, ouverts le samedi matin aux bébés à partir de 3 mois.

    «Un enfant qui suit notre programme dès le plus jeune âge maîtrisera l'anglais à 6 ans comme si c'était sa deuxième langue maternelle», promet la directrice. L'argument est invérifiable mais il a trouvé des oreilles : trois mois après la rentrée, treize petits de moins de 3 ans étaient inscrits à Helen Doron, parmi les 110 élèves revendiqués par l'école. La plus jeune avait 3 mois à son premier cours.

    Une trentaine de cours, et des enregistrements

    Sonia fait l'effort de traverser Paris chaque samedi, pour son petit Liam, 14 mois. Elle a aussi déboursé 680 euros pour l'abonnement annuel, qui comprend une trentaine de cours et un kit d'enregistrements sonores à diffuser au quotidien à la maison, pendant cinq à vingt minutes. Sonia, elle-même bilingue en arabe, initie aussi son fils à la langue de ses origines, avec la certitude que ce bain de phonèmes lui conférera «un avantage net» une fois au CP. «Le retour sur investissement, on le verra dans quelques années», espère-t- elle, heureuse de passer, en attendant, «un moment sympa» avec son fils.

    L'atelier ressemble à une séance d'éveil comme en pratiquent certaines crèches, mais intégralement en anglais et en présence des parents qui ponctuent chaque apprentissage de bisous et d'encouragements. Dans la petite pièce vert d'eau, l'animatrice Chelsea sautille en musique avec un poupon dans les bras. Puis, assise à terre, elle répète avec un grand sourire des mots en montrant leur image.

    «Tant que ça l'amuse, on continue»

    Le petit Liam, jeune marcheur, est surtout attiré par la fenêtre. Qu'importe. «A cet âge-là, les enfants sont des éponges», répètent les jeunes parents. «Même s'ils font mine de ne pas écouter, ils captent ce qui se passe et retiennent plus que ce que l'on imagine, constate Xavier, le papa d'Axel. Ma fille commence à compter en anglais. Ce n'est pas ça qui fera d'elle une bilingue, mais ces ateliers l'ouvrent à d'autres expériences. Tant que ça l'amuse, on continue.»

    Dans l'atelier des 15 mois-3 ans, où les enfants ont tous un petit cartable vert et un cahier d'exercices plein de gommettes, ce sont surtout les parents qui tapent dans leurs mains et sautent en comptant «one, two, three». Les petits les regardent, mi-médusés, mi-amusés. Parmi eux, Tara, 20 mois, ne parle pas encore la langue de Didi the Dragon, «mais elle la comprend, assure sa mère, Julie. A la maison, je m'adresse à elle au maximum en anglais, j'ai aussi fait avec mon mari un CD de comptines en anglais pour qu'on lui en passe à la crèche pendant la semaine, raconte cette cadre. J'ai déployé énormément d'énergie pour acquérir mon niveau d'anglais, poursuit-elle, j'aimerais que ma fille y arrive plus facilement.»