Clément Crété, le pépiniériste qui veut revigorer la forêt avec des espèces locales ou européennes

Dans la Somme, les pépinières de Clément Crété produisent un million d’arbres et d’arbustes, souvent issues de graines endémiques, pour repeupler le nord de la France d’arbres adaptés au climat et de haies.

Pour sauvegarder les haies, Clément Crété, récolte des graines d’aubépine, de noisetier, de cornouiller ou d’églantier, afin de conserver les espèces indigènes. LP/Isabelle Boidanghein
Pour sauvegarder les haies, Clément Crété, récolte des graines d’aubépine, de noisetier, de cornouiller ou d’églantier, afin de conserver les espèces indigènes. LP/Isabelle Boidanghein

    « Un jour, un client m’a dit que j’avais de la sève qui coulait dans les veines. À vrai dire, je suis végétaphile, je me sens investi d’une mission et, de toute façon, je ne sais pas faire autre chose ! » Clément Crété, 39 ans, pépiniériste à Lagresguimont-Saint-Martin, dans la Somme, a donné son corps à la forêt et cela tombe bien ; à l’heure où les Français (et leurs dirigeants) semblent pris de passion pour les arbres et les haies.

    Il codirige depuis 2005, avec son frère Pierre, l’entreprise familiale fondée en 1976 par leur père Antoine, 70 ans, qui leur a transmis la passion du… reboisement. Après des années souvent difficiles, à gagner « pas un sou », leur métier a retrouvé ses lettres de noblesse « Nous avons persisté et nous avons bien fait. Depuis trois ans, nous vivons nos plus belles années car il y a une réelle volonté de planter qui n’existait pas il y a dix ans, le plus bel exemple ce sont ces mini-forêts qui poussent en ville. Nous avons doublé l’activité, nous nous sommes agrandis à 60 hectares, nous comptons 25 salariés permanents et une vingtaine de saisonniers. Pour embaucher quelqu’un, on lui dit : « Viens, tu vas nous aider à sauver le monde ! »