JO : «Ca a duré très, très longtemps» : la dernière minute infernale des Bleues contre l’Espagne

En tête la majeure partie du match, les Françaises ont vu les Espagnoles revenir dans les derniers instants. Mais elles sont sorties gagnantes de ces soixante dernières secondes pour voir les demies.

Sandrine Gruda et les Bleues exultent : elles vont disputer une demi-finale olympique pour la troisième fois de suite. AFP/Aris Messinis
Sandrine Gruda et les Bleues exultent : elles vont disputer une demi-finale olympique pour la troisième fois de suite. AFP/Aris Messinis

    « On ne rentre pas à la maison ! » Helena Ciak vocifère dans les entrailles de la Super Arena de Saitama. Du soulagement. De la rage. Du bonheur d’être encore en vie après un quart de finale olympique éprouvant contre l’Espagne (67-64), disputé jusqu’au bout. Longtemps devant au score, les Bleues ont vu revenir la Roja dans le quatrième quart-temps. Comme si cette ultime marche avant le dernier carré ne pouvait s’offrir facilement à cette équipe. Il a fallu en passer par une dernière minute éprouvante, attaquée avec un seul petit point d’avance (63-62) contre les Ibères.

    Et forcément, des tas de souvenirs sont remontés à la surface sur le terrain. Et surtout les mauvais, liés à cette bête noire, qui les a battues lors de trois finales d’Euro depuis dix ans (2013, 2017, 2019). « Ah non, pas encore. C’est non. Pas ce soir, pas cette fois-ci, résume Sandrine Gruda, l’expérimentée joueuse de 34 ans. On était déterminées à ne pas laisser ce match nous filer entre les doigts. »

    L’incroyable tir de Marine Johannès

    Alors, elle et ses sœurs de combat se sont arrachées, tentant de perturber les rivales malgré les deux rebonds offensifs qu’elles subissent. « On a sorti toutes nos tripes », résume la meneuse Alix Duchet. Et aussi un brin de classe. Marine Johannès, une joueuse dont le talent a explosé il y a cinq ans sur ces parquets olympiques avec des actions incroyables. Comme là. 63-62, les Bleues peinent à s’extirper de la pression de la défense adverse. Le temps presse. L’arrière file tout droit et semble sur le point de perdre la balle. La France va offrir une balle à l’Espagne. Non. Un coup de magie. Un tir en déséquilibre qui rentre de manière improbable pour donner de l’air (65-62).

    « Elle est incroyable, salue sa partenaire, Gabby Williams. Je lui ai dit : tu es chiante (rires). Elle est comme ça, c’est une scoreuse, elle est clutch (NDLR : décisive). J’étais contente, on a pu respirer un peu après ça. » Tout est dans le « un peu ». Car l’Espagne repart à l’attaque, et revient à un point (65-64). Et tente l’option classique dans cette configuration : faire des fautes sur l’adversaire pour l’envoyer au lancer-franc et guetter l’erreur de sa part. Alix Duchet n’en met qu’un sur deux (66-64).

    « Il faut rester concentrée, et focalisée sur son match là, glisse la joueuse. Ça (NDLR : la dernière minute) a duré très, très longtemps. Le basket, c’est 40 minutes, mais tout peut se jouer sur les dix ou trois dernières secondes. » Là, il en reste seize à jouer. Balle pour l’Espagne, qui la perd quasiment dans la foulée. Un nouveau coup de faute sur une Française, cette fois Gaby Williams, qui met encore un lancer sur deux, et on en revient au même point (67-64).

    «On ne veut pas s’arrêter là»

    « Cet été, on a perdu un match qu’on pouvait gagner (NDLR : la finale de l’Euro contre la Serbie), et je ne voulais pas me sentir à nouveau comme ça ce soir. » Mais Maite Cazorla rate son ultime tir à trois points. Le rebond est pour les Bleues. Un dernier temps mort à trois secondes de la fin. Une ultime possession. Et c’est fini, la France rejoint les demies, laissant les Espagnoles à leurs regrets d’avoir perdu leur match contre leurs anciennes victimes.

    « Ça a une saveur assez sucrée, car on en a perdu des matchs contre elle, sourit Sandrine Gruda. Là, on les bat sur la scène internationale. Mais maintenant, on ne veut pas s’arrêter là. » Prochaine étape ce vendredi contre le Japon, qui avait dominé les Françaises pour leur entrée en matière à Saitama. Promis, on est prêts à préparer notre cœur pour une minute comme ça si le dénouement est le même.