Tour de France : c’est déjà le chaos…

Déjà plombé par le Covid, le Tour a connu une première étape chaotique sur les routes niçoises détrempées avec des chutes en cascade. Thibaut Pinot est tombé sur la Promenade des Anglais où le Norvégien Kristoff a gagné au sprint.

 Les Moulins (Alpes-Maritimes), le 29 août. Masqués, les spectateurs ne se bousculaient pas lors de la première étape de cette Grande boucle 2020 qui s’est élancée de Nice.
Les Moulins (Alpes-Maritimes), le 29 août. Masqués, les spectateurs ne se bousculaient pas lors de la première étape de cette Grande boucle 2020 qui s’est élancée de Nice. LP/Philippe de Poulpiquet

    Il y avait déjà le Covid, terrible et implacable qui laisse planer une terrible épée de Damoclès au-dessus de la course. Voilà maintenant la pluie dans une région habituellement baignée de soleil, qui transforme en patinoire la route du Tour provoquant une cascade de chutes impliquant certains favoris pour le podium à Paris. « Dans chaque virage, il y avait une chute. C'était tellement dangereux que des coureurs ont demandé au peloton de se calmer. Oui, c'est un Tour vraiment très spécial qui commence », confirme son premier Maillot jaune, le Norvégien Alexander Kristoff, vainqueur au sprint sur la Promenade des Anglais.

    Le Tour veut tenter d'égayer durant trois semaines – si tout va bien — nos après-midi de la rentrée? Ça part mal. Il est parti sous des trombes d'eau, un ciel d'un noir d'encre, un climat menaçant et pas seulement à cause de ce fichu virus. « On ne pouvait pas pédaler sans glisser. Tout le monde a souffert et a eu peur. C'est une de mes pires journées à vélo », soupire Valentin Madouas, coéquipier de Thibaut Pinot envoyé à terre lui aussi à 3 km de l'arrivée. Même si la chute semble sans gravité, il a fallu que ça tombe sur lui pour finir une journée d'apocalypse. Le favori des Français n'était pas seul dans son malheur : Pavel Sivakov, premier lieutenant du Colombien Egan Bernal (tenant du titre), a aussi laissé des plumes. Julian Alaphilippe, le héros du Tour 2019 avec ses 14 jours en jaune, a lui bloqué une roue et fini attardé.

    Au bout du chaos, rares sont ceux qui sont rentrés à l'hôtel indemnes, dans leur chair et leur moral. « Il n'a pas plu sur la région depuis des semaines, et les premières pluies sont toujours violentes dans le Sud, commente Richard Virenque, l'ex-chouchou du public devenu consultant pour Europe 1. Quand ça arrive, on a l'impression de faire du vélo sur une patinoire. C'est terrible et dangereux. »

    Le col du Turini au menu de la deuxième étape

    Et voilà que s'annonce ce dimanche une deuxième étape montagneuse et redoutable, avec une descente du col du Turini (un haut-lieu du rallye de Monte-Carlo) des plus piègeuses. « Personne ne va gagner le Tour sur cette étape, mais je parie que certains favoris risquent déjà de le perdre définitivement ici », promet même Virenque.

    Heureusement, le soleil est annoncé de retour dans l'arrière-pays niçois. Pas certain que cela fasse revenir le public, clairsemé ce samedi en raison des mesures sanitaires. Masqués à 99 % pour respecter les consignes et ne pas mettre la course en danger, les spectateurs ne se bousculaient pas : « On déconseille aux gens de venir. Finalement, le Français est discipliné et est resté devant sa télé », constate Jean-Daniel, T-shirt à pois rouges sur le dos.

    «C'est un Tour pour les gens du coin, appuie Roger, bien seul dans son virage. Avec le Covid et le changement de dates, il faut vraiment que les coureurs passent au pas de sa porte pour les voir passer. »