« Ne dites juste pas qu’elle est mon héritière » : Jeannie Longo salue la victoire d’étape de Cédrine Kerbaol
La cycliste française la plus titrée de l’histoire a apprécié de voir, 35 ans après sa dernière victoire d’étape, Cédrine Kerbaol lui succéder au palmarès. Même si elle n’aime pas le jeu des comparaisons.
En décrochant son téléphone, une fois les présentations effectuées, Jeannie Longo se charge toute seule de lancer la conversation. « Bon, vous m’appelez pour la petite jeune, sourit-elle. On a regardé l’étape avec mon mari. Et elle a parfaitement couru. Que voulez-vous savoir ? » Ensuite, instinct oblige, elle n’a pas résisté à quelques coups de griffe tout en saluant la victoire en solitaire de Cédrine Kerbaol à Morteau.
Saviez-vous qu’avant Cédrine Kerbaol, vous étiez la dernière Française à avoir remporté une victoire d’étape sur le Tour de France ?
JEANNIE LONGO. Oui, il paraît. C’est quand même loin tout cela. En 1989, c’est ça ? Mais je ne sais pas s’il faut comparer. Nous, on disputait un vrai Tour de France et cela ne durait pas une seule semaine (sourires). Mais je suis vraiment contente pour cette petite. Sur la fin de course, avec mon mari, on se disait : « Mais il faut que quelqu’un contre après l’attaque de Labous. Qu’est-ce qu’elles attendent ? » Et on l’a vue partir. Il fallait du culot. Mais je n’y ai cru qu’à la fin parce que 30 secondes seulement avec une arrivée en faux plat, c’était juste. Mais un grand bravo à elle. Ne dites juste pas qu’elle est mon héritière, cela ne veut rien dire.
Que pensez-vous de Cédrine Kerbaol ?
Je ne la connais pas mais j’ai bien aimé sa façon de courir. Il n’y a pas de secrets, quand tu tentes ta chance, tu as plus de chance de gagner qu’en attendant. Je me souviens que je l’avais remarquée quand elle avait gagné le titre de championne de France du contre-la-montre il y a un an.
Suivez-vous ce Tour de France femmes ?
Tour de France ? On a quand même passé beaucoup trop de temps à l’étranger. La moitié du parcours et c’est un peu trop. Il manque un peu de France. Et puis, si vous voulez la vérité, je me suis bien ennuyée aux Pays-Bas avec ces routes qui se ressemblent. J’avais l’impression de tourner en rond. Et puis je trouve que les étapes sont trop longues à chaque fois, on s’ennuie. Pourquoi ne fait-on pas des étapes plus courtes et plus nerveuses ? Mais le dernier week-end va être superbe.
Pourquoi ?
Parce qu’on arrive sur mes terres. L’Alpe-d’Huez, cela va être magnifique, vous verrez. Et je suis quand même très contente pour le cyclisme féminin !
