Tour de France : l'UCI annule les pénalités d'Uran et Bennett

Sanctionnés de 20 secondes de pénalité pour ravitaillement interdit lors de la 12e étape du Tour de France, Rigoberto Uran et George Bennett ont finalement été blanchis ce vendredi.

Rigoberto Uran pointe à 35 secondes du maillot jaune Fabio Aru.
Rigoberto Uran pointe à 35 secondes du maillot jaune Fabio Aru. AFP/Lionel Bonaventure

    L'imbroglio autour du «ravito gate» a connu un nouveau rebondissement ce vendredi matin. Alors que les commissaires avaient sanctionné Rigoberto Uran et George Bennett de 20 secondes de pénalité pour ravitaillement interdit lors de la 12e étape du Tour de France, l'UCI a pris la décision de blanchir les deux hommes.


    Le coureur australien de la formation Lotto s'était saisi d'un bidon à 6,4 kilomètres de l'arrivée, alors que le Colombien de la Cannondale en avait fait de même à 5 kilomètres de Peyragudes. Or, le règlement précise qu'il était interdit de se ravitailler lors des 12 derniers kilomètres de cette étape. Romain Bardet s'était également saisi d'une bouteille d'eau tendue par un spectateur, au même endroit que Bennett, mais il avait échappé à la vigilance des commissaires.

    La bonne opération d'Uran

    «J'étais fatigué, j'avais soif et j'ai pris cette bouteille, c'est tout, s'est justifié George Bennett, tout sourire au pied de son bus ce vendredi. Je pensais que si je la prenais d'un spectateur, cela ne posait pas de problème. Je ne connaissais pas la règle, maintenant je la connais. Je suis content de la décision de ce matin (vendredi). Je trouve juste qu'on ne pénalise pas la réussite que j'avais eu en course.» Au sein du peloton, on appréciait la décision prise par l'instance mondiale du cyclisme, à l'image de Philippe Mauduit, directeur sportif de Barhain Merida, désireux de préserver la santé des coureurs.


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    «On connaît tous le règlement. En fonction des conditions météorologiques, des interprétations et des communications sont faites par le président du jury des commissaires durant la course. Hier (vendredi), on savait qu'à 12,5 km il n'y avait plus de ravitaillement. Mais qu'est-ce que ça change de donner un bidon à 6 kilomètres de l'arrivée ? Est-ce qu'on doit laisser un coureur sans eau dans le dernier quart d'heure de course ? Il y a des règles qui sont un peu désuètes et sur lesquelles on peut laisser un peu de liberté d'interprétation, explique Mauduit. La santé du coureur est aussi importante, nous ne sommes plus au temps des gladiateurs… Le Tour de France, ce n'est pas simple. Evidemment qu'il faut respecter les règles, mais si les commissaires sont revenus sur leur décision, c'est une forme de sagesse et d'humanisme.»



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    Un constat partagé par Emmanuel Hubert, manager de l'équipe Fortuneo-Oscaro, qui trouve le règlement autour des ravitaillements désuet, même s'il en comprend l'utilité. «On connaît tous le règlement… à 95%. Je ne comprends pas de quoi on a peur. Que les gens trichent ? Ces règles sur le ravitaillement permettent surtout d'éviter de prendre des risques avec des voitures dans un final. Lorsque cette situation m'est arrivée, j'ai toujours trouvé un commissaire compatissant qui comprenait que le coureur était vraiment mal. Il faut savoir faire la part des choses, souligne-t-il. Certes il y a des règles et des enjeux importants sur le Tour mais je ne suis pas certain que cela fausse la course.»


    Finalement, les trois coureurs sont sur un même pied d'égalité, à la plus grande joie de Jonathan Vaughters, manager de l'équipe Cannondale. Ce retournement de situation fait les affaires de Rigoberto Uran, qui ne pointe plus qu'à 35 secondes du maillot jaune Fabio Aru, 29 de Froome et à 10 de Bardet. Un véritable match à quatre est donc en train de se disputer.