Tour de France. Romain Bardet : «Merci, tout ça, c'est grâce à vous»

Romain Bardet a remercié son équipe à l'issue de sa victoire sur la 12e étape du Tour de France, jeudi.

Toulouse (Haute-Garonne), le 13 juillet. Romain Bardet à son arrivée à l’hôtel de l’équipe AG2R avec une membre du staff.
Toulouse (Haute-Garonne), le 13 juillet. Romain Bardet à son arrivée à l’hôtel de l’équipe AG2R avec une membre du staff.

    Le vainqueur arrive dans le bruit. Il est 20 h 5 et le silence de l'hôtel Palladia, au nord-ouest de Toulouse, est brisé par les coups de klaxons de trois voitures AG2R. Les coureurs ont déserté le bus qui aurait mis trop de temps à descendre de Peyragudes.

    Après deux heures de route, Romain Bardet s'extirpe du véhicule conduit par Vincent Lavenu, le patron de l'équipe. Immédiatement, les mécanos et les soigneurs l'entourent et l'applaudissent. Les embrassades et les enlacements s'entremêlent. « Merci, vraiment merci », enchaîne Bardet à l'adresse des petites mains de l'ombre. Celles qui soignent, massent ou montent les vélos. « Merci. Tout ça, c'est grâce à vous », ajoute-t-il. Deux petites filles, vêtues du maillot AG2R, patientent pour un autographe du champion. « T'es un guerrier, tu fais honneur au Tour. Tu vas le gagner », lui lance leur père. Bardet sourit, les yeux brillants.


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    Pendant le trajet, il a téléphoné à son père, Philippe, et à sa soeur Lisa. Et aussi reçu les félicitations des deux patrons de la société AG2R, André Renaudin et Yvon Breton. Ce dernier a avoué à Bardet qu'il avait suivi l'arrivée de l'étape sur son iPad à l'aéroport de Genève et qu'il avait fondu en larmes sous les yeux étonnés des autres passagers ! Le 2 e du Tour 2016 a souri devant l'anecdote.

    Mais tout est millimétré chez l'Auvergnat, qui sait que la longueur du transport est néfaste pour sa récupération. « Il est 20 h 30, et à cette heure-ci, normalement, les coureurs finissent leur repas, note le docteur Eric Bouvat. On n'a pas de temps à perdre. » Au pas de course, Bardet rejoint Karine, sa masseuse. « On ne change pas une méthode qui fonctionne avec une super équipe, lâche-t-il. Le Tour est loin d'être fini. Maintenant, je dois récupérer. »

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    Il est le premier de l'équipe à monter dans sa chambre. Dans le hall, son équipier Cyril Gautier va, à son tour, remercier les mécanos. « Nous, on n'a pas reçu autant de félicitations, blague-t-il. Alors, on a regardé un film avec Pierre Latour. » Chambré par un suiveur qui lui demande des nouvelles de son maillot sali et déchiré par une vilaine chute, il répond : « Cela aurait fait un joli trophée, mais je l'ai laissé là-haut dans une poubelle ! »

    Une heure plus tard, les coureurs se dirigent, sans bruit, vers la salle du dîner. La tension et la joie sont retombées. Vincent Lavenu les rejoints avec quatre bouteilles de champagne dans les mains. Mais aucune exubérance n'escorte l'équipe. Personne n'a envie de se lâcher. Le vrai but n'est pas encore atteint.

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