Tour de France : un J-100 à Bruxelles sous le signe d’Eddy Merckx
A l’occasion du J-100 avant le départ du prochain Tour de France, Bruxelles a honoré son quintuple vainqueur.
C'était la journée des chiffres ronds ce jeudi à Bruxelles. Les organisateurs du Tour de France se sont déplacés dans la capitale belge pour fêter le J-100 avant le grand départ de l'édition 2019 de la Grande Boucle. Une édition qui marquera le centenaire du maillot jaune porté pour la première fois en 1919, mais aussi le 50e anniversaire de la première des cinq victoires d' Eddy Merckx. Ce dernier était d'ailleurs au centre de toutes les festivités et même de tous les regards des Belges.
Le Cannibale, 74 ans en juin, a forcé sa pudeur et sa discrétion pour se prêter au jeu des nombreuses sollicitations de la journée. Il sait que si Bruxelles a obtenu le départ de ce Tour alors qu'il avait été initialement promis à la Vendée, c'est justement pour honorer son premier succès de 1969.
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À 9 heures, sur un quai de la gare du Midi, Merckx a accueilli le Thalys en provenance de Paris. Aux côtés de Christian Prudhomme, le patron du Tour, et de Philippe Close, le bourgmestre de la ville, il a apposé symboliquement sa signature sur un des wagons floqués en jaune.
« C'est ici que j'ai reçu mon premier vélo à 4 ans »
C'est en fin de matinée que le cycliste belge a reçu sa plus belle émotion. Sur la place des Bouvreuils de la commune de Woluwe-Saint-Pierre, là où il a passé ses dix-huit premières années, le quintuple vainqueur a inauguré le square Eddy Merckx. Tout près de l'endroit où, belle pirouette du destin, il avait aussi revêtu son tout premier maillot jaune lors du Tour 1969 !
Pour l'occasion, son quartier a fait un bond dans le passé. Des banderoles « Eddy le plus fort », le slogan du temps de sa gloire, sont déployées tandis que plusieurs véhicules de l'époque du Tour 1969 stationnaient autour de la place. Suprême délicatesse de son ancienne commune, une photo géante du champion dans l'épicerie familiale est posée là où avaient travaillé ses parents.
Très ému, Merckx a découvert une stèle en son honneur avant de poser auprès de sa femme, sa sœur et sa fille. Juste avant que les haut-parleurs ne fassent résonner « A bicyclette » d'Yves Montand puis « Nationale 7 » de Charles Trenet.
« C'est plus que touchant, lâche Merckx. Ici, j'étais avec mes copains du quartier. C'est ici que j'ai reçu mon premier vélo à 4 ans, puis mon premier vélo de course à 11 ans. J'habitais là et maintenant, il y a mon nom. »
Plus loin, Christian Prudhomme partage le même sentiment. « C'est peut-être le J-100 le plus émouvant depuis que je suis à la tête du Tour, confie-t-il. Merckx, c'est le plus grand champion de l'histoire du vélo et un des plus grands de l'histoire du sport mondial. Son sourire était différent quand il a posé avec sa famille. En France, on ne réalise pas à quel point c'est une star en Belgique. C'est l'équivalent de Zidane. Des mômes de 15 ans font des selfies avec lui. Il ne sort pas de sa maison sans être sollicité. »
Benoit Cerexhe, le bourgmestre, acquiesce. « Il reste modeste malgré ses 525 victoires. On peut dire qu'ici a habité un homme comme les autres mais à la carrière extraordinaire. » Tout Eddy.