Ligue 1 : la LFP détaille sa nouvelle campagne de lutte contre l’homophobie
Le dispositif, que la Ligue doit annoncer ce vendredi, prendra place ce dimanche lors de la dernière journée du championnat et est très similaire à celui contre le racisme qui a eu lieu fin mars. Si l’arc-en-ciel a été abandonné sur le flocage des joueurs, celui-ci n’a pas disparu de la campagne, bien au contraire.
Finir la saison sur une note positive, de lutte contre les discriminations et de vivre ensemble. Ce vendredi et ce dimanche, les championnats de France de Ligue 2 et de Ligue 1 baisseront le rideau d’une saison riche en émotions et en rebondissements lors de dernières journées qui seront marquées, notamment, par le dispositif annuel (depuis 2019) de lutte contre l’homophobie.
Ces dernières années, au fil des polémiques, les mécanismes en place pour marquer cette campagne, qui coïncide avec la journée internationale de lutte contre l’homophobie (le 17 mai) avaient pu être critiqués par les acteurs du football français. Le flocage arc-en-ciel, notamment, avait beaucoup fait parler de lui car certains joueurs avaient refusé de l’arborer. « On parle de 4 joueurs sur 751 l’année dernière, soit une infime minorité », rappelle-t-on à la Ligue.
Cependant, la Ligue a décidé de faire évoluer son dispositif. Exit donc le flocage arc-en-ciel : les principaux éléments de cette journée de mobilisation ont été repris à celle de la lutte contre le racisme, qui a eu lieu fin mars. Notamment un logo, avec le mot « homophobie » barré d’un trait de peinture rouge et sous lequel on retrouve le mot « football », dans le même trait rouge, qui sera arboré sur les maillots de tous les joueurs sous la forme d’un macaron floqué au centre du torse et que l’on retrouvera aussi dans l’habillage des diffuseurs TV.
L’arc-en-ciel disparaît des flocages... mais reste présent partout ailleurs
« On est à l’écoute du terrain et le terrain nous disait : on voudrait une journée de lutte contre le racisme comme on a une journée de lutte contre l’homophobie, nous explique-t-on à la LFP. Pour nous, ce qui est important est de mettre les discriminations sur la même ligne. Cette année pour la première fois, on a un dispositif racisme et homophobie de grande ampleur à chaque fois mais sensiblement identiques. La campagne n’est pas portée uniquement par les joueurs à travers le numéro de maillot, c’est une campagne beaucoup plus globale qui intègre toutes les parties prenantes. On est les seuls à avoir ce type d’actions dans le sport français. »
Une campagne globale à très large échelle qui va principalement être déclinée sur les réseaux sociaux, un enjeu très important pour la Ligue qui s’est satisfait des quelque 12 millions d’impressions au total réalisées par les différents posts lors de la journée de lutte contre le racisme. Un élément est notamment marquant : les clubs qui s’affrontent publieront conjointement sur leur compte Instagram une illustration personnalisée faite d’un découpage de leurs deux maillots, et reprenant le logo de la campagne.
« On s’est rendu compte que les clubs aiment avoir des éléments de communication personnalisés à leurs couleurs, nous dit la Ligue. On a voulu pour la première fois que les clubs prennent la parole ensemble sur un sujet qui draine énormément de haine, donc montrer qu’il y a un enjeu à être ensemble face à ce sujet. »
De nombreux ateliers de sensibilisation organisés chaque année
Au-delà des posts sur les réseaux sociaux, qui s’appuieront notamment sur un réseau de comptes d’influence qui participeront à la campagne, les stades de Ligue 1 seront entièrement habillés aux couleurs de cette lutte contre l’homophobie. Si le flocage arc-en-ciel n’est plus, les joueurs porteront un patch Ligue 1 et Ligue 2 spécial aux couleurs de l’arc-en-ciel sur le maillot, un brassard et des pins seront mis à disposition des arbitres, entraîneurs, officiels et journalistes présents, tous les éléments protocolaires jusqu’aux poteaux de corners et au panneau pour annoncer les remplacements arboreront l’arc-en-ciel, de même que les LED publicitaires en bord de terrain.
Cette campagne de lutte contre l’homophobie intervient alors que depuis 2020, la Ligue explique redoubler d’efforts en termes de sensibilisation auprès des clubs. À ce jour, 89 ateliers ont été organisés dans 32 clubs différents, auprès des joueurs, du management et des supporters avec l’appui de deux associations qui œuvrent en la matière (Foot Ensemble et la Fondation pour le Sport Inclusif). Au terme de la journée, une vente aux enchères des maillots arborés par les joueurs, arborant les éléments de cette campagne, sera d’ailleurs organisée au bénéfice de ces deux associations et des deux autres qui accompagnent la Ligue à l’année sur d’autres sujets (la Licra et Her Game Too).
