Basaksehir-PSG : «Marquinhos n’est pas dans la forme de sa vie», constate Jallet

    Paris a assuré l’essentiel en décrochant son premier succès de la saison en Ligue des champions à Istanbul. Mais pour Christophe Jallet, ancien capitaine du PSG, le vice-champion d’Europe a encore affiché beaucoup de lacunes.

     « Marquinhos, qui a toujours un tempérament de vainqueur, n’avait pas sa grinta habituelle », juge Christophe Jallet.
    « Marquinhos, qui a toujours un tempérament de vainqueur, n’avait pas sa grinta habituelle », juge Christophe Jallet. AFP/Burak Kara

    Dernier capitaine du PSG avant le règne de Thiago Silva, c'est au micro de la chaîne Téléfoot que Christophe Jallet, ex-international (16 sélections), 36 ans, a assisté à la victoire de son ancien club mercredi soir devant Basaksehir. Un succès, selon lui « important pour le moral » malgré la blessure de Neymar, qui ne masque pas cependant une prestation d'ensemble décevante.

    Qu'avez-vous pensé de la prestation du PSG à Istanbul ?

    CHRISTOPHE JALLET. J'étais un peu déçu, j'ai trouvé le PSG un peu poussif. Je m'attendais notamment à une autre première période, avec plus de maîtrise et une vive réaction après la défaite de la semaine dernière face à Manchester. J'ai trouvé que ça avait été long à se dessiner. Il a fallu un coup de pied arrêté pour que Paris soit un peu plus tranquille, même si j'ai senti que les Turcs pouvaient être dangereux à chacune de leur offensive.

    Estimez-vous que l'on a vu un Paris à deux visages ?

    La deuxième période a été plus intéressante car les Parisiens ont mis plus d'engagement, il y a eu une réorganisation tactique et on a vu des buts. Mais sur le fond, c'était compliqué. Quand on voit la maîtrise de City mardi face à l'OM, c'est autre chose. Pourtant, Paris est vice-champion d'Europe. Les Parisiens ont concédé pas mal d'occasions, je n'ai pas senti une équipe sereine, maîtresse de son sujet. Alors, bien sûr, il n'y avait pas Neymar (NDLR : sorti sur blessure à la 26e minute). Il y a de la qualité. Kylian fait gros match, Kean met un doublé… Mais il y a des failles, ça manque de liant, notamment parce que Di Maria est moins bien. On ne sent pas une équipe en pleine possession de ses moyens. Je ne sais pas si c'est mental ou physique mais ce n'est pas le PSG qu'on connaît qui maîtrise ses matchs de bout en bout. Paris s'est quand même fait peur.

    Quels sont selon vous les hommes du match ?

    Kean a été efficace et décisif, même si on ne l'a pas vu en première période. Il fait deux fois le geste juste. Mbappé fait toutes les différences devant, on sent que les adversaires ont peur de lui. C'est le moteur offensif. La charnière centrale a tenu la route. Danilo est très performant dans les airs, Presnel (Kimpembe) s'est arraché, ils ont tenu la baraque même s'ils ont connu des situations dangereuses. Et évidemment, il y a Navas qui maintient l'équipe dans le match. Lui, c'est l'assurance tous risques !

    Quel secteur a été plus en difficulté ?

    Au milieu, je n'ai pas trouvé Marquinhos dans la forme de sa vie. Dans son attitude, il y a un truc qui ne va pas. Lui, qui a toujours un tempérament de vainqueur, n'avait pas sa grinta habituelle. N'est-il pas prêt ? Est-il trop juste ? Il ne revient pas à 200 % sur les replis défensifs, il perd des ballons qu'il n'a pas l'habitude de perdre… Il est au cœur du jeu et forcément, l'équipe est à son image, parfois attentiste. La fatigue et les absents jouent sûrement. Mais il y a un monde entre ce PSG-là et celui du Final 8 à Lisbonne.

    Paris s'est néanmoins remis dans le sens de la marche en Ligue des champions…

    Oui et pour la confiance, le moral et l'aspect comptable, c'était important. Paris avait la pression du résultat avant le gros match qui l'attend à Leipzig. C'est une bonne chose de s'être imposé. Ils ont su le faire, c'est le point positif. On ne peut pas ne faire que taper sur équipe qui vient de s'imposer… Mais on est exigeant avec Paris, on veut le voir meilleur.