« Sûrement le cheval de ma vie », Pierre Belloche sur un nuage après le sacre d’Horsy Dream, dans le Prix René Ballière.

Pour la troisième fois de suite, le partenaire d’Éric Raffin brille au niveau Groupe I et confirme qu’il est au sommet de son art et du trot européen.

ParisVincennes (XIIe), le 23 Juin 2024. Horsy Dream brille dans le Prix René Ballière (Groupe I), à la plus grande joie d'Eric Raffin, son driver.
ParisVincennes (XIIe), le 23 Juin 2024. Horsy Dream brille dans le Prix René Ballière (Groupe I), à la plus grande joie d'Eric Raffin, son driver.

    Cette fois, la supériorité d’Horsy Dream est incontestable. Après son sacre dans le Prix de l’Atlantique à Enghien, le 20 avril, puis dans l’Elitloppet (Suède), un mois plus tard, l’élève de Pierre Belloche a triplé la mise dans les Groupes I en remportant le Prix René Ballière, dominant à la régulière le champion, Idao de Tillard. Car lors de leurs dernières confrontations communes, notamment dans la grande épreuve suédoise, le lauréat du Prix d’Amérique 2024 s’était montré fautif. « J’avais envie de prouver à Vincennes que mon cheval avait tout d’un grand », appuie Pierre Belloche. Et la formidable accélération placée par sa nouvelle pépite dans la phase finale pour faire plier le Roi de Vincennes lui donne entièrement raison. « Je n’ai jamais douté de mon cheval, poursuit le technicien. Quand il était moins bien, cet hiver, on l’a respecté et on a préféré de ne pas courir. » Une sage décision qui porte aujourd’hui ses fruits pour le professionnel qui avait déjà géré la carrière d’un autre trotteur de grande qualité, Roc Meslois. « Horsy Dream est d’un autre niveau. C’est sûrement le cheval de ma vie. »

    Ce nouveau succès au plus haut niveau est en majeure partie lié au sang-froid de son pilote, Éric Raffin, lequel a attendu le dernier moment pour propulser son partenaire. « Je me suis régalé, avoue le quintuple sulky d’or. Ce sentiment de changement de vitesse est assez rare. »

    En réalisant le doublé Elitloppet-Prix René Ballière, la même année, le mâle de 7 ans fait aussi bien qu’Exploit Caf et Jag de Bellouet, même si ce dernier avait été disqualifié a posteriori. Désormais, tout son entourage peut se tourner sereinement vers l’avenir, et les grandes joutes hivernales. « On a le vent dans le dos. On en profite, savoure Pierre Belloche. Mais le chemin est encore long avant le meeting d’hiver. »

    Kyrielle des Vaux prend le pouvoir

    Parmi les autres temps forts de cette journée des Champions, la victoire de Kyrielle des Vaux dans le Prix du Président de la République a été riche en émotion. D’abord pour son jockey et propriétaire, Guillaume Lenain, lauréat de son premier Groupe I, mais aussi pour son entraîneur, Charley Mottier, très ému. « Je ne pense qu’à mon père, lâche-t-il. C’est un truc de malade. Je n’ai pas les mots. »

    Clément Thomain tient son Groupe I

    Au cours des dernières semaines, Jéroboam d’Erable s’était révélé face aux meilleurs de la génération des 5 ans au trot monté. Hier, l’élève de Clément Thomain a confirmé cette montée en puissance en remportant le Prix de Normandie, offrant un premier Groupe I à son entraîneur. « On entraîne nos chevaux pour ces moments, confie le frère de David Thomain. Il fallait concrétiser aujourd’hui et il l’a fait. »

    La plus belle de Lombok Jiel

    Avec l’aide de Pierre-Yves Verva, Lombok Jiel a remporté la plus belle course de sa jeune carrière, à l’occasion du Prix Albert Viel, hier dans le temple du trot. « Lors des qualifications, il avait déjà démontré sa qualité, se souvient son metteur au point, Jean-Luc Dersoir », tout en tenant à rajouter : « J’ai entraîné sa mère, Surabaya Jiel et elle méritait d’avoir un gagnant de Groupe I. »

    Thomas Levesque conserve son titre

    Après Kyt Kat l’an passé, Thomas Levesque a de nouveau brillé dans le Prix d’Essai grâce à Lexie de Banville. « J’étais très confiant car elle me montrait qu’elle progressait au travail », exultait-il. Dans ce sommet de la discipline de l’Étrier pour la génération des 3 ans, sa pensionnaire s’est imposée avec beaucoup d’autorité, lui permettant d’imiter Philippe Allaire qui avait réussi cet exploit en 1998 et 1999.