TROT. Antonio Ripoll Rigo, à Vincennes avec l'accent majorquain

Dimanche à Vincennes, l'entraîneur majorquain Antonio Ripoll Rigo présentera DOLLAR DU VIVIER dans le très convoité Prix de Vincennes (Gr. I), épeuve qui sacre chaque année le meilleur trotteur monté de 3 ans. L'occasion de braquer les projecteurs sur ce professionnel de 41 ans à l'accent chantant.

Vincennes, le 11 novembre. Antonio Ripoll Rigo (en vert) accueille DOLLAR DU VIVIER et son entourage après son succès dans le Prix Sophia.
Vincennes, le 11 novembre. Antonio Ripoll Rigo (en vert) accueille DOLLAR DU VIVIER et son entourage après son succès dans le Prix Sophia. Scoopdyga

    « A 10 ans, j'ai décidé d'apprendre le français car je voulais aller travailler à Grosbois. » Antonio Ripoll Rigo est originaire de Palma de Majorque (Espagne) mais il a toujours su que son avenir se jouerait en France. « Mon père, mon grand-père et mon arrière-grand-père entraînaient tous des chevaux de course. Mon arrière-grand-père était l'un des premiers en Espagne puisqu'il a eu sa première licence en 1928 mais c'est surtout mon père qui m'a donné envie de quitter les Baléares pour venir travailler à Grosbois. En 1968, il y avait passé une année. » Bon sang ne saurait mentir.
    Etudiant à l'Université des Baléares jusqu'à l'âge de 26 ans, « dans le tourisme » précisera-t-il, celui que beaucoup surnomment « Tony » a pas mal bourlingué avant de poser ses valises - définitivement ? - sur le centre d'entraînement du Val-de-Marne. « J'ai passé un an aux services de Jan Kruithof à Lamorlaye (Oise) avant de partir cinq années en Suède, puis deux en Espagne. Finalement, je suis arrivé en France en novembre 2010. » Antonio Ripoll Rigo devient alors l'entraîneur particulier des chevaux appartenant au haras des Obeaux. Son rêve, le quarantenaire le vit depuis juillet 2013, date à laquelle il se lance en tant qu'entraîneur public à Grosbois. Expérimenté, il parle cinq langues et veille sur la destinée de 22 chevaux, dont DOLLAR DU VIVIER, l'un des fers de lance de son écurie.

    Son deuxième Groupe I

    Avant d'évoquer le Groupe I prévu dimanche à Vincennes, l'homme tient à préciser : « On court pour faire plaisir au propriétaire du cheval mais je ne vise pas mieux qu'une petite place. En fait, s'il termine cinquième, on sera déjà très content. » Etre objectif. Une qualité nécessaire pour réussir dans ce milieu. Pour Antonio Ripoll Rigo, c'est un deuxième essai au niveau des courses de Groupe I, le Graal hippique. Un niveau atteint à force de patience et de travail avec DOLLAR DU VIVIER, aujourd'hui âgé de 3 ans et titulaire de 2 victoires et 3 places pour un total de 12 courses courues.
    « Au début, DOLLAR était très compliqué. Nous l'avons acheté au mois de septembre, lors des ventes de yearlings de Deauville, puis il a été qualifié en novembre 2015 mais il était bloqué en 1'20'' et restait très spécial à l'attelé. Il ne supporte pas les projections. Vraiment, il a demandé beaucoup de travail. »
    Le travail, un mot qui n'effraie pas Antonio Ripoll Rigo.