Basket : le club de Nanterre se lance dans le e-sport

Après les parquets, les écrans. Nanterre vient de créer une section e-sport, qui défendra les couleurs du club dans le jeu NBA 2K.

 DylanXIX, l’un des avatars de l’équipe de e-basket.
DylanXIX, l’un des avatars de l’équipe de e-basket. NBA 2K/page Facebook JSF Nanterre

    Ils s'appellent Twolves, FatBubble, DylanXIX ou encore ThisisMiz. Ce sont les dernières recrues de Nanterre. Pourtant, vous ne verrez pas ces joueurs, balle en main, sur le parquet du palais des sports Maurice-Thorez. Eux ne s'expriment qu'avec des manettes et derrière un écran.

    Ils forment l'équipe de la JSF Nanterre Gaming, qui défendra les couleurs du club des Hauts-de-Seine dans le célèbre jeu vidéo NBA 2K. Composée de 7 ou 8 joueurs, la nouvelle section disputera, ce mercredi soir, son premier tournoi officiel à l'occasion des 16es de finale de l'European Summer League. Des compétitions « virtuelles » de 5 contre 5, où chaque joueur possède son propre avatar, et qui peuvent être suivies par des milliers de personnes sur les sites Internet tels que Twitch.

    « C'est un projet novateur, dans lequel Nanterre est heureux de s'inscrire, confie Frédéric Donnadieu, manager du club. On est toujours à la recherche de choses innovantes pour poursuivre le développement du club. Ce e-gaming est un marché plein d'avenir. On se lance dans l'aventure en toute humilité. »

    Ces e-gamers ne sont pas payés

    Contrairement à leurs homologues de la section e-sport du PSG, ces « gamers » - âgés de 19 à 25 ans - sont des fans de basket, des amateurs qui jouent pour le plaisir mais ne toucheront pas le moindre centime. Le club paiera en revanche les inscriptions dans les différents tournois, pour leur permettre de progresser et d'emmagasiner des points.

    « Ils sont étudiants ou ont un métier, explique Anthony Marques, le responsable marketing et communication du club à l'origine de la création de cette section électronique. Ils jouaient déjà à NBA 2K dans une équipe qui s'appelait Blue Gang. Je ne pensais pas qu'on se lancerait si rapidement mais c'est une bonne opportunité. Cela permet de faire évoluer la marque Nanterre et d'explorer un nouveau marché. » Un marché plein d'avenir.

    Aux Etats-Unis, la NBA vient ainsi de lancer sa e-compétition avec la société 2K sports. Les franchises qui participent se partageront un pactole d'un million de dollars. Les « gamers » toucheront eux des salaires de 30 000 dollars, pour des contrats de six mois. Des études estiment que cela pourrait intéresser quelque 200 millions de spectateurs…

    «Ça va se professionnaliser»

    En France, on est encore loin de cet engouement, car seuls les clubs de Gravelines, Monaco (mais la section foot et non basket) et Nanterre ont investi ce nouveau terrain de jeu. Les autres équipes participantes au championnat électronique sont créées par des anonymes. Une vingtaine de clubs de basket en Europe suivent cette tendance. L'idée, à terme, serait aussi de se diversifier et de constituer des équipes pour des jeux rémunérateurs, comme Fornite, dont le vainqueur empoche 3 millions d'euros.

    « Pour le moment, c'est un investissement, mais dans les prochaines années, ça va se professionnaliser, estime Anthony Marques. On débute avec un jeu de basket, car c'est la logique pour nous et qu'on reste humbles, mais on peut penser qu'à l'avenir, la section gaming ne se limitera pas au basket et à NBA 2K. Cela permet de toucher un public plus jeune et pas seulement intéressé par le basket. On a pris le virage, et on préfère être parmi les précurseurs que parmi les suiveurs. »