Boxe : «Je sais que mon père me voit d’où il est», assure Nordine Oubaali

Le boxeur du Top Rank Bagnolet vise le titre mondial WBC des coqs, dans la nuit de samedi à dimanche à Las Vegas. Avec une pensée pour son père décédé en 2000.

 Nordine Oubaali part à la conquête du titre mondial WBC.
Nordine Oubaali part à la conquête du titre mondial WBC. Icon Sport/Dave Winter

    De Mike Tyson à Oscar de la Hoya, les plus grands noms de la boxe se sont produits à la MGM Grand Garden Arena de Las Vegas. La Mecque du noble art ouvre ses portes au Français Nordine Oubaali. Pour le combat de sa vie. À 32 ans, et après 14 victoires dont 11 par KO chez les pros, le coq du Top Rank Bagnolet part à la conquête du titre mondial WBC (vacant). Il affronte l'Américain Rau'shee Warren (16 succès, 2 défaites) dans la nuit de samedi à dimanche. « Nino One », son surnom, se confie au moment où sa carrière peut prendre une toute autre dimension.

    Cinq ans après vos débuts chez les pros, vous voilà à Las Vegas, à l'affiche avec Manny Pacquiao. Réalisez-vous ce que vous êtes en train de vivre ?

    NORDINE OUBAALI. Si on m'avait dit un jour que je me produirais à Las Vegas, dans l'antre de la boxe, et lors de la même soirée qu'un champion du monde dans huit catégories de poids différentes, un exemple, j'aurais eu du mal à le croire… Je réalise un rêve. Mais mon but reste avant tout de devenir moi aussi champion du monde.

    Ressentez-vous une pression à l'idée de monter sur le ring dans ce monument de la boxe ?

    Aucune ! Peu importe où je boxe, tout se passe dans le carré magique et le ring est ma maison !

    Quel regard portez-vous sur votre adversaire que vous avez battu dans les rangs amateurs (en 8es de finale des JO de Londres en 2012) ?

    Je l'ai certes déjà battu, mais chacun a fait son chemin depuis. Il a évolué, acquis de l'expérience en devenant champion du monde unifié WBA-IBO (en 2016).

    En cas de succès, votre première pensée ira certainement pour votre père Azzouz, décédé il y a dix-neuf ans ?

    Absolument, pour mon papa parti trop tôt. Je sais qu'il me voit d'où il est et qu'il est fier de moi, de ce que nous avons accompli en famille.

    Vous êtes issu d'une famille modeste, de 18 enfants…

    Très modeste même. Papa conciliait trois emplois pour nous nourrir : mineur de fond dans le charbon la nuit, garagiste l'après-midi et chauffeur de bus le week-end. Maman, elle, s'occupait de nous.

    Ce titre serait-il alors une revanche sur la vie ?

    Oui, et une récompense pour tous mes proches, ceux qui ont cru en moi.

    Vous êtes coaché par votre grand frère Ali (41 ans) qui se trouvera dans votre coin. Est-ce un avantage ?

    Clairement. On se connaît parfaitement, on se comprend vite et c'est essentiel. Mon frère est avant tout un expert dans son domaine car il est passé par là avant moi. C'était un boxeur de haut niveau chez les rangs amateurs, et professionnels, qui a vécu dix ans aux États-Unis. Il connaît le milieu sur le bout des doigts.