National : victime de harcèlement, le manager de l'Entente pense à quitter le club

Marc Mohamed, le manager de l’Entente Sannois-Saint-Gratien, raconte être victime de harcèlement de la part d’un parent d’un jeune joueur. Il se pose la question de son avenir dans le football.

 Marc Mohamed, manager de l’Entente (3e en partant de la gauche).
Marc Mohamed, manager de l’Entente (3e en partant de la gauche). DR

    Trop, c'est trop. Marc Mohamed, le manager de l'Entente Sannois-Saint-Gratien, se dit « fatigué, usé,… à bout » après une nouvelle menace verbale et physique dont il a été victime le mois dernier.

    Toujours de la part de la même personne, père d'un ancien jeune licencié contre qui il a déjà déposé deux mains courantes au commissariat d'Enghien-les-Bains (Val-d'Oise). « J'étais dans le bar où je prends mon café le matin depuis 20 ans, il s'est approché de moi et m'a demandé de sortir pour me gifler… Ça ne peut plus durer ! », confie le dirigeant.

    En cause, la dissolution d'une équipe

    Le différend remonte à juin dernier, au moment où une vingtaine d'enfants, dont celui du père en question, est invitée à trouver un autre club.

    « Tous jouaient dans notre 5e équipe de U 14-U 15, en 4e Division de district, et nous avons décidé de ne pas la réengager cette saison, explique Marc Mohamed. On devait créer une équipe féminine supplémentaire en U 16 et U 19 pour obtenir le label élite de la Fédération française (230 000 euros), et donc faire un choix. On était aussi confronté à la fermeture pour travaux du stade Fernand-Coutif à Sannois. Ce n'est pas de gaieté de cœur que l'on se sépare d'enfants, mais on ne pouvait pas garantir la sécurité de 80 gamins sur un demi-terrain. »

    « Ce n'est pas l'idée que je me fais du foot »

    Ces arguments restent inaudibles même si le club a organisé une détection en interne « pour garder des enfants susceptibles d'avoir le niveau régional ».

    « Le garçon du père en question a même été revu deux fois, mais je n'allais pas imposer à notre éducateur de le conserver, précise le manager val-d'oisien. Il était aussi hors de question de lui demander, comme aux autres, de payer 250 euros une licence pour deux séances par semaine sans jouer le week-end. Mais le papa ne comprend toujours pas que son fils n'ait pas été gardé alors qu'il habite Saint-Gratien, et paie ses impôts. »

    Les intimidations n'ont alors jamais cessé. « J'ai déjà une grosse charge de travail avec la gestion de l'équipe première en séniors (à la lutte pour le maintien en National), des 17 et 19 ans alors aujourd'hui, je dis stop ! Je me pose la question d'arrêter, car ce n'est pas l'idée que je me fais du foot et du monde associatif », confie Marc Mohamed.

    A 46 ans, ce dernier voit en tout cas une recrudescence de la violence dans le milieu amateur à travers les menaces dont il est victime : « ça saute aux yeux, avec des parents qui sont de plus en plus virulents, réclament que leur fils joue en équipe première. J'ai même vu des crachats sur un éducateur. »