Lina Guérin, le rugby à VII au coeur

Au pied du podium avec les Bleues au Paris Sevens, ce dimanche à Jean-Bouin, la Parisienne licenciée à Marcoussis-Limours et sous contrat avec la Fédération, a organisé sa vie autour du rugby à VII.

 Lina Guerin of France during the HSBC Sevens in Paris on June 10th, 2018.Photo : Sandra Ruhaut / LP / Icon Sport
Lina Guerin of France during the HSBC Sevens in Paris on June 10th, 2018.Photo : Sandra Ruhaut / LP / Icon Sport

    On a bien fait de les inviter pour enflammer le stade Jean-Bouin pendant trois jours. Présente pour la première fois au Paris Sevens, dernière étape du circuit mondial de rugby à VII, l'équipe de France féminine a échoué de peu au pied du podium. Son homologue masculine se contentant de la 11e place.

    Passées près de renverser l'Australie, championne olympique à Rio et n° 1 mondiale, en demi-finale samedi (17-21), les Bleues ont failli récidiver ce dimanche en petite finale contre le Canada (10-17). « Le bilan reste positif. On finit la saison 3e mondiale », relativise l'ailière Lina Guérin, qui a fait admirer sa vitesse sur son essai face au Canada.

    La Parisienne de 27 ans, licenciée dans le club essonnien de Marcoussis-Limours, est tombée sous le charme du rugby à VII. Sous contrat avec la Fédération française depuis 2014 et donc semi-pro au pôle France de Marcoussis, comme une vingtaine de joueuses, l'étudiante en licence de droit était de l'aventure des « Enragées » - surnom donné aux Bleues - qui ont terminé 6es des Jeux de Rio, où cette discipline spectaculaire a fait son apparition.

    En attendant Tokyo 2020, elle parcourt la planète : Australie, Dubaï, Japon, Canada et bientôt les Etats-Unis pour la Coupe du monde (à San Francisco du 20 au 22 juillet) : « J'ai connu le rugby très tard, à 21 ans à l'université, et jamais je n'aurais cru vivre tout ça grâce à lui, aller aux Jeux, faire le tour du monde. Déjà que j'adore voyager. »

    «Le XV, ce n'est pas ma tasse de thé »

    L'ex-athlète avec les scolaires de l'académie de Versailles sur 1 000 m n'était pourtant pas prédestinée à fouler le pré. Ses parents y étaient même opposés. « Au lycée, j'avais des copines qui en faisaient, mais ils ne voulaient pas que je les suive. J'ai attendu d'être majeure pour jouer, en leur cachant. Au début, c'était un peu la guerre. En plus, je me suis fait les croisés dès la première année. Ils trouvaient ça trop violent. Puis à l'époque, il n'y avait pas beaucoup de filles. Encore maintenant, si je prends un coup, ça râle un peu », sourit Lina. A présent, ses parents, présents à Jean-Bouin, sont ses premiers supporters. « Ils sont venus à Rio, et ils se lèvent à des heures pas possibles pour regarder les matchs à l'autre bout du monde. »

    Contrairement à la plupart de ses coéquipières, Lina Guérin ne joue pas à XV ou très peu avec son club en Fédérale 2 (4e division). « J'y vais surtout pour être avec les copines », avoue celle qui a évolué deux ans en Top 8, l'élite, avec Bobigny et compte une cape avec le XV de France en 2015. « Le XV, ce n'est pas ma tasse de thé. Comme je joue derrière, je ne toucherais pas une balle. Quand on voit l'ambiance sur les tournois de VII, il n'y a pas photo. C'est un régal. On ne retrouve pas ça dans le XV. »

    Si elle a repris à distance ses études de droit, mises entre parenthèses pour les JO, elle a laissé en stand-by sa licence en histoire de l'art. « Trois choses en même temps, c'est trop compliqué. Je reprendrais peut-être plus tard car ça me plaît vraiment », annonce cette passionnée des grands maîtres de la peinture, en particulier Joan Miro, et fan du Musée d'Orsay pour sa collection impressionniste. Une passion transmise par ses parents et qui pourrait l'amener un jour à troquer le ballon ovale pour le marteau de commissaire-priseur.