Finale du Top 14 : Toulouse remporte la guerre des étoiles du rugby français face à La Rochelle

Le Stade toulousain est venu à bout du Stade rochelais au bout du suspense ce samedi pour remporter son 22e Bouclier de Brennus, grâce à un essai de Romain Ntamack en toute fin de match.

La joie des Toulousains qui remportent leur 22e Bouclier de Brennus. Sandra Ruhaut/Icon Sport
La joie des Toulousains qui remportent leur 22e Bouclier de Brennus. Sandra Ruhaut/Icon Sport

    Et Romain Ntamack a surgi. Renversant à la 78e minute le Stade rochelais, l’ouvreur toulousain a offert le Bouclier de Brennus à son club par une percée splendide et un essai magistral au bout du suspens. Les Rouge et Noir s’imposent au finish dans cette finale intense et terriblement engagée. Les Rochelais, doubles champions d’Europe, voient encore une fois le Top 14 leur échapper, deux ans après une finale perdue face à ces mêmes Toulousains…

    C’était l’une des interrogations de cette guerre des étoiles du rugby français : les jeunes padawan rochelais, malgré leurs deux titres consécutifs en Champions Cup, allaient-ils surmonter l’ascendant psychologique qu’a gagné leur bête noire toulousaine au fil des huit victoires sur leurs neuf dernières confrontations, dont deux lors des finales continentale et nationale en 2021 ?



    Le début de match semble montrer que les Maritimes ont été rattrapés par le côté obscur de la force toulousaine. Le colosse Will Skelton n’avance pas, la défense ultra-agressive des hommes d’Ugo Mola fait mouche. Et les Rochelais doutent. À l’image de leur ouvreur Antoine Hastoy qui, pour son tout premier match au Stade de France, manque une pénalité d’entrée, puis une seconde. Derrière, son vis-à-vis Romain Ntamack réussit son coup de pied par-dessus la défense rochelaise et fait gagner 50 m aux Toulousains. Un peu plus tard, Thomas Ramos, lui, ne rate pas la mire et donne un premier avantage aux Rouge et Noir (3-0, 9e).

    L’expérience toulousaine a parlé. Et quand même les plus expérimentés faiblissent, c’est tout le navire rochelais qui tangue. Jonathan Danty échappe un ballon au contact, dont se saisit Santiago Chocobares pour filer à l’essai. Le break est déjà fait (13-3, 23e). La fière foule rouge et noir, en feu dans les tribunes, s’y voit déjà.

    La domination rochelaise en mêlée

    C’était sans compter sur la confiance nouvelle des Maritimes. La Rochelle s’en remet, comme souvent, à son pack. Et remporte notamment deux mêlées qui offrent des pénalités importantes, permettant à La Rochelle de se rapprocher des lignes toulousaines. Jusqu’à cet essai au ras d’un ruck du demi de mêlée néo-zélandais Tawera Kerr-Barlow, juste avant la pause (13-13). Tout est à refaire. Les 80 000 spectateurs du Stade de France sont aux anges.

    Forte de cette petite remontada, les joueurs de Ronan O’Gara reviennent gonflés de certitudes. Grégory Alldritt ne cesse de gagner des mètres, et Jonathan Danty arrête de faire des passes et se retrouve dans le rôle qui lui sied le mieux, celui de perce-muraille. Au bout d’une séquence typique de la puissance rochelaise, Uini Atonio marque son premier essai de la saison (13-20, 45e). La Rochelle prend, pour la première fois, les commandes.



    La guerre de tranchée fait des dégâts. Très attendu, le deuxième ligne toulousain Emmanuel Meafou sort avant l’heure de jeu. Mais les Rouge et Noir ont d’autres talents dans leur écurie. Thomas Ramos en est un. Impeccable comme toujours au pied, l’arrière buteur du XV de France, après trois pénalités, ramène le Stade toulousain en tête dans la course au Brennus (22-20, 63e). Pas pour longtemps.

    Hastoy remet les Maritimes devant, et Romain Ntamack y va lui aussi de ses boulettes, avec un en-avant à l’entrée du dernier quart d’heure, suivi par celui de Thomas Ramos, puis ne trouve pas une touche décisive… (22-26, 71e). La maîtrise a-t-elle changé de camp ? C’était avant l’éclair de Romain Ntamack. Cruel pour les Rochelais.