Mondial de rugby 2023 : l'oral de vérité pour la France, c'est aujourd'hui

La France, l'Irlande et l'Afrique du Sud, qui veulent organiser la Coupe du monde 2023, jouent gros ce lundi, à Londres. La France semble en position de force. Mais tout n'est pas joué.

Bernard Laporte et la FFR passent leur grand oral ce lundi à Londres. (illustration)
 
Bernard Laporte et la FFR passent leur grand oral ce lundi à Londres. (illustration)   LP/JEAN-BAPTISTE QUENTIN

    C'est un long voyage. D'ici au 15 novembre, jour de l'attribution du Mondial de rugby 2023, la délégation tricolore emmenée par Bernard Laporte et ses équipes aura parcouru 175 769 km pour plaider sa cause. Ce lundi, à Londres, le clan français (Flessel, Laporte, Atcher, Chabal et les fils Lomu), aura cinquante minutes pour convaincre les membres de la Fédération internationale de la supériorité de son dossier par rapport à ceux de l'Irlande et de l'Afrique du Sud. Analyse.

    Les atouts

    L'expérience. La réussite de l'organisation de la Coupe du monde 2007 est évidemment le premier argument mis en avant par la France pour séduire les membres de World Rugby. Le succès de l'Euro 2016 de football et l'attribution des Jeux olympiques de 2024 à Paris seront rappelés aux membres de la Fédération internationale. Les neuf stades de la candidature française sont déjà construits et rénovés. Près de 2,5 millions de places seront disponibles.

    Les retombées financières. C'est le point fort du dossier français qui n'a pas oublié que la Fédération internationale tire 94 % de ses revenus d'une Coupe du monde. En 2015, le Mondial en Angleterre a généré 358 millions d'euros. Pour le Japon, en 2019, «seulement» 266 millions d'euros sont attendus. En promettant de générer 520 millions d'euros de revenus en 2023, la France a trouvé de quoi séduire ses interlocuteurs. D'autant qu'avec un possible Mondial 2027 en Argentine, World Rugby a tout intérêt à se tourner vers un organisateur capable de remplir ses caisses en 2023.

    Les faiblesses

    Les affaires. Bernard Laporte l'a assuré, samedi, lors de l'assemblée générale extraordinaire de la FFR : «Quand on m'attaque, on attaque le rugby.» Une telle personnification n'est pas sans risque. Le président de la Fédération, soupçonné d'avoir influencé la commission d'appel en faveur de Montpellier, fait l'objet d'une enquête de l'inspection générale. Responsable de la candidature française, Claude Atcher avait évoqué avec crainte cette affaire dans les colonnes du Figaro : «J'espère que ça ne nous fera pas perdre la Coupe du monde car ça crée des turbulences. Ça affaiblit notre position. Ce n'est pas le moment.»

    L'excès de confiance. «On a trop d'atouts pour que ça nous échappe», disait Bernard Laporte récemment. C'est pourtant bien cet état d'esprit qui pourrait jouer un mauvais tour aux Bleus. Après avoir réalisé un énorme travail pour rattraper le retard pris lors de la fin de présidence de Pierre Camou, l'équipe de Bernard Laporte s'est peut-être crue trop vite arrivée. L'Afrique du Sud mais surtout l'Irlande, forte de son influence dans les hautes sphères de World Rugby, dont le siège est à Dublin, et qui argue n'avoir encore jamais organisé la compétition, rêvent de coiffer sur le fil leur rival tricolore.

    Ce lundi :