Rugby, Top 14 : Clermont domine Toulon et est sacré champion de France

Clermont a décroché le second titre de champion de France de son histoire au terme d'une finale intense en battant Toulon 22 à 16. .

Les Clermontois remportent leur deuxième titre de champion de France.
Les Clermontois remportent leur deuxième titre de champion de France. (AFP/Thierry Zoccolan)

    Des tribunes jusqu'à la pelouse du Stade de France, la marée jaune a inondé la planète ovale dans une explosion de joie dont elle n'a pas l'habitude. Clermont, tellement frustré de perdre en finale, tellement fatigué de ses échecs sur le dernier obstacle, autant d'humiliations successives, n'a pas laissé passer l'occasion cette fois.


    Le club auvergnat a décroché, dimanche soir, son second Bouclier de Brennus, après celui de 2010, en souffrant, jusqu'aux ultimes secondes, devant des Toulonnais survoltés. «Put..., ça fait du bien, lâche Damien Chouly. Ça n'a pas été facile. On s'est accrochés, c'est la récompense du travail de tout le groupe. C'est un aboutissement, ça fait vraiment plaisir. On n'a rien lâché.»

    Clermont et Toulon avaient beaucoup à gagner mais tellement à perdre que le choc frontal, entre eux, ne pouvait être que brutal. Tout à coup, les drapeaux, les tuniques, les sourires, les chants des supporteurs, qu'ils soient peints en jaune ou en rouge, se sont évanouis dans un grondement diffus, puissant, d'où seuls ont émergé les bruits sourds des tampons entre ces athlètes aux dimensions hors normes.


    Le feu a embrasé la pelouse. Un feu jaune, flamboyant, courant, volant, tournoyant. C'était beau. Trop peut-être. Les Clermontois ont semblé s'asphyxier eux-mêmes. Alors, à 10-0, ils ont calmé le jeu. Et cela ne se fait pas contre Toulon. Un ogre que l'on croyait rassasié. Il a vite retrouvé l'appétit et la finale a pris des allures de combat de boxe. Un duel de poids lourds où les moins de 100 kg avaient du souci à se faire. Des carcasses ont volé, certaines, abîmées (Iturria, Penaud) ont même quitté le terrain. L'arbitre a compté les points.

    Toulon devient le club maudit


    Et à ce jeu, Toulon s'est révélé un peu court. Trop petit pour ce volcan d'Auvergne réveillé. Face aux déferlantes brûlantes des Jaunards en fusion, les Méditerranéens sont finalement restés à quai. Les tempêtes qu'ils ont traversées cette saison les ont déboussolés si souvent qu'il était impossible de se remettre si vite la tête à l'endroit. Une finale, au bout d'un exercice où deux manageurs ont été chassés, c'est déjà beaucoup.


    Avant de laisser la place à Fabien Galthié, Richard Cockerill a fait mieux que limiter les dégâts. Sauf qu'une finale, ça ne suffit pas à un club triple champion d'Europe. C'est même limite humiliant. La tunique du loser a même peut-être bien changé de camp, si l'on consulte les statistiques. Depuis 2007 en effet, Clermont a perdu quatre finales du Top 14 mais en a remporté deux. Toulon, dans le même temps, n'a été couronné qu'une seule fois (2014) et a échoué à trois reprises... Simple pied de nez ou brusque virage de l'histoire ?