Tournoi des Six Nations : encore une claque pour les Bleus

Battu dès son premier match par le pays de Galles (24-19), le XV de France - qui menait pourtant 16-0 à la pause - commence très mal le tournoi.

 Maxime Médard vendredi soir, lors du match face au pays de Galles.
Maxime Médard vendredi soir, lors du match face au pays de Galles. LP/Arnaud Journois

    Sous le crachin d'une nuit fraîche à Saint-Denis, il n'y a pas eu de rayon de soleil ce vendredi soir. Les cœurs sont restés froids, les âmes tristes, et l'horizon toujours bien bouché. La Coupe du monde au Japon (20 septembre - 2 novembre) n'est plus si loin, mais elle paraît tellement inaccessible. Une fois de plus, on n'ira pas crier au génie ou à l'exploit, invoquer la grande histoire, le French flair retrouvé, ce parfum d'antan que l'on ne respirait plus depuis un moment.

    Cette défaite contre le pays de Galles (24-19), sous les yeux d'un public clairsemé mais bruyant et conquis, est une entrée en matière ratée. Comme d'habitude. Il y aura encore un long chemin, s'il existe, avant de penser effacer tous les tourments et les désillusions d'une équipe qui restait sur un revers face aux Fidji (21-14) il y a deux mois au même endroit, et plus globalement sur huit défaites en onze matchs de l'ère Brunel, qui a commencé il y a un an.

    Et pourtant, une première mi-temps de haut vol

    Le XV de France n'a pas gommé les maux qui secouent le rugby tricolore dans son ensemble. Loin de là. Mais il s'est tout de même passé quelque chose sur la pelouse de Saint-Denis, l'espace d'une mi-temps, la première. Il y a eu du jeu, du rugby, celui qui soulève les foules, fait de passes, de vitesse, de changements de rythme, de contre-pieds. Et il était tout bleu. Les Gallois n'y ont vu que du feu, balayés, emportés, alors qu'ils sortaient de neuf victoires consécutives, et affichaient fièrement leur troisième rang au classement mondial.

    Les Tricolores sont neuvièmes, eux, mais ça ne les a pas empêchés de pratiquer un jeu de haut vol. Dans le sillage de Picamoles, de Fofana ou de Huget, tout d'un coup rajeunis, les Tricolores ont fait vibrer les foules. Que s'est-il passé alors, pour qu'ils s'absentent de leur match au retour des vestiaires ? D'actifs, ils sont devenus passifs et vite dépassés. Comme s'ils n'avaient plus grand-chose dans le moteur, ou, plus grave, comme s'ils avaient peur de gagner.

    Les souvenirs des défaites cruelles dans les dernières minutes, ici même contre l'Irlande (15-13) il y a un an, ou l'Afrique du Sud (29-26) il y a trois mois, sont remontés à la surface. Les Bleus ont plongé. L'essai de North, sur une interception (72e), est venu se planter dans leur mental friable. Et l'a déchiré une fois de plus.