La caricature polémique de Serena Williams validée par le régulateur des médias australiens

Le caricaturiste australien Mark Knight avait déclenché une immense polémique en dessinant la championne de tennis dans « une posture évoquant un singe » pour nombre d’observateurs.

 En septembre dernier, la championne Serena Williams s’était laissée aller à des gestes menaçants, accusant l’arbitre Carlos Ramos de « voleur », pendant l’US Open.
En septembre dernier, la championne Serena Williams s’était laissée aller à des gestes menaçants, accusant l’arbitre Carlos Ramos de « voleur », pendant l’US Open. AFP/Timothy A. Clary

    On se souvient de la colère spectaculaire de la superstar du tennis Serena Williams, en septembre dernier, contre l'arbitre de chaise en finale l'US Open. On se souvient de ses gestes menaçants, accusant Carlos Ramos de « voleur », puis de ses larmes, de la polémique face à ce craquage à New York et de cette amende de 17 000 dollars pour mauvais comportement sur le court.

    Dans l'emballement médiatique de l'époque, une controverse était même venue s'ajouter au débat passionné entre intransigeants et compréhensifs, alors qu'un journal australien publiait une caricature de la championne jugée raciste et sexiste.

    Ce lundi, cinq mois après la publication commentée jusqu'au Congrès américain, le régulateur des médias australien a tranché, en estimant que le dessin de Mark Knight n'avait pas enfreint les règles éthiques de la presse du pays. De quoi raviver la polémique outre-atlantique.

    Mark Knight/Herald Sun
    Mark Knight/Herald Sun AFP/Timothy A. Clary

    Dans la fameuse illustration du Herald Sun, le caricaturiste avait dépeint Serena Williams avec de grosses lèvres, façon esclave noire, et avec une allure masculine, en train de piquer une crise et de sauter sur sa raquette cassée, avec une tétine tombée sur le court. Un mélange, selon nombre d'observateurs, de sexisme et de racisme dénoncé par des figures comme la célèbre auteure de Harry Potter, JK Rowling, ou encore les éditorialistes du Washington Post.

    Un comportement « puéril »

    Visiblement non sensible à leurs arguments, le Herald Sun avait republié la caricature en Une en qualifiant de « politiquement correctes » les accusations de racisme qu'elle essuyait. Et le Conseil de la presse australienne de lui donner raison ce lundi.

    L'institution a certes indiqué avoir reçu nombre de signalements sur le fondement que le dessin pouvait « constituer une représentation insultante et sexiste d'une femme et un stéréotype racial préjudiciable des Afro-Américains en général » et que les griefs portaient sur le fait que la joueuse fût représentée avec « de grosses lèvres, un nez plat et large, une queue-de-cheval afro différente de celle de Mme Williams pendant le match et une posture évoquant un singe ».

    Mais le Conseil a reconnu que l'intention du journal était simplement de dénoncer chez la joueuse un comportement « puéril en la montrant sautant partout et crachant sa tétine ». Ainsi, « le Conseil considère que le ressort du dessin est l'exagération et l'absurdité » et « accepte les explications de l'éditeur », poursuit-il. La caricature a ainsi été jugée « non raciste et évocatrice pour la majorité des lecteurs australiens » par l'institution.