Roland-Garros : premier Français au 2e tour, Grégoire Barrère montre la voie

Après plus de trois heures d’un combat acharné, le joueur classé 209e mondial est le premier Français à se qualifier pour le deuxième tour. Combien le rejoindront ?

Victorieux du Japonais Taro Daniel, ce dimanche, Grégoire Barrère affrontera l'Américain John Isner au deuxième tour. Thomas Samson/AFP
Victorieux du Japonais Taro Daniel, ce dimanche, Grégoire Barrère affrontera l'Américain John Isner au deuxième tour. Thomas Samson/AFP

    Grégoire Barrère, 209e mondial et invité pour l’occasion dans la cour des grands, s’est qualifié pour le deuxième tour de Roland-Garros en venant à bout du Japonais Taro Daniel (105e) 3-6, 6-2, 0-6, 6-3, 6-4 au terme d’un drôle de match qui a duré 3h14.

    Après les éliminations d’Harmony Tan et Carole Monnet dans le tableau féminin un peu plus tôt dans la journée, il est le premier Tricolore à passer le premier tour en attendant les sorts réservés Clara Burel et Kristina Mladenovic. Il affrontera au deuxième tour l’Américain John Isner, tombeur de son copain Quentin Halys en quatre manches.

    « Je suis très content, car je ne m’attendais pas il y a deux semaines à être ici, raconte le joueur originaire de Charenton (Val-de-Marne) à quelques kilomètres du stade. Le public a été chaud bouillant, c’était très sympa. Quand il chante la Marseillaise comme il l’a fait pour moi, tu as des frissons et cela te donne de l’énergie. Cela t’aide à t’engager encore plus. C’est assez génial. »

    Barrère joue pour la sixième fois le tableau principal du seul Majeur sur terre battue. Mais il s’est souvent cassé le nez sur la première journée. Il n’avait jusqu’ici atteint le deuxième tour qu’une seule fois, en 2019, lorsqu’il s’était incliné face au Russe Aslan Karatsev. Il a également déjà atteint, mais sans le dépasser, le 2e tour dans les trois autres tournois du Grand Chelem : à Wimbledon en 2019, à l’US Open en 2019 et 2020, à l’Open d’Australie en 2020.

    Il sera bien à Wimbledon malgré la position de l’ATP

    Sur le court semi-enterré N.14, soutenu donc par des gradins bondés, le Français a réussi le break décisif assez rapidement pour mener 2-1 dans le set décisif. Quelques minutes plus tard, il lâchait sa raquette de bonheur avant d’aller saluer son adversaire du jour.

    « J’ai eu un début d’année un peu poissard, raconte le joueur de 28 ans. J’ai eu le Covid à Noël, je suis resté positif 15 jours. Je me suis fait désosser ma voiture avec d’autres dans un parking à Boulogne. J’ai enchaîné les tournois galère. Franchement, je ne pensais pas jouer Roland cette année. J’ai gagné ma place en battant Jo (Tsonga) en 16e à Aix alors qu’il a eu une balle de match contre moi. Si j’avais perdu ce jour-là, je ne serais pas invité ici. Ma présence est donc un petit hold-up, mais j’en profite. J’en suis très heureux. »



    Fan du PSG quand son père l’est du Real, Grégoire Barrère a goûté la prolongation de contrat de Mbappé à Paris : « J’ai bien aimé aussi son timing : l’annoncer la veille de mon match, c’était cool de sa part. J’irai acheter son maillot du coup… » Elle le libère d’un poids : « Je ne me mets aucune pression dit-il. Je sais qu’en ce moment, le tennis français ne traverse pas une super période. On avait la chance d’avoir 4 super taureaux jusque-là (Tsonga, Simon, Gasquet, Monfils) qui ont fait des choses extraordinaires sans que les gens s’en rendent bien compte. Seulement moi, je ne me considère pas comme la relève. Il y a longtemps que je suis là et cela ne me concerne pas. Je suis sûr en revanche qu’il y aura de bons joueurs français à l’avenir. Il faut laisser les jeunes faire leur chemin. Je n’en ai aucun doute. »

    Après Roland, le Français mettra le cap sur la saison de gazon et sera à Wimbledon même si l’ATP n’y donnera aucun point en raison du boycott des joueurs Russes : « J’irai bien sûr parce que j’adore ce tournoi, dit-il. Je vais perdre quoi ? 35 points, ce n’est pas si grave. Financièrement, je ne peux pas me permettre de ne pas y aller de toute manière. Aucun joueur au monde qui joue des qualifs ne peut se permettre de ne pas aller sur un Grand chelem. Ce ne sont pas les 400 euros qu’on gagne dans un Challenger qui nous permet de vivre (sa participation au deuxième tour à Roland-Garros lui assure une prime de 86 000 euros). Je pense qu’aucun joueur ne manquera Wimbledon. Moi en tout cas, j’y serai, sûr. »

    Avant cela, il espère vivre une belle épopée qui passe d’abord par Isner ce mercredi au deuxième tour.