Rolex Paris Masters : Nadal souffre mais remporte sa 1000e victoire

Le n° 2 mondial a gagné dans la douleur contre son compatriote Feliciano Lopez (4-6, 7-6, 6-4). Il affrontera jeudi l’Australien Thompson en 8e de finale.

 Malgré l’absence de public pour partager ce moment, Rafael Nadal a célébré sa 1000e victoire en posant sur le Central de l’Accor Arena.
Malgré l’absence de public pour partager ce moment, Rafael Nadal a célébré sa 1000e victoire en posant sur le Central de l’Accor Arena. AFP/Franck FIFE

    Sur le central vide de l'Accor Arena, Rafael Nadal pose devant un immense panneau 1000. En battant dans la douleur et sans trop convaincre son compatriote Feliciano Lopez (4-6, 7-6 (5), 6-4 en 2h30), le n°2 mondial s'est offert sa 1000e victoire sur le circuit ATP !

    En manque de repères dans une salle déserte et sur une surface qu'il n'avait plus fréquentée depuis longtemps, le récent vainqueur de Roland-Garros a eu du mal à trouver ses réglages.

    Impérial au service pendant deux manches, le vétéran de Tolède, 39 ans, qui avait déjà battu Nadal quatre fois sur neuf, a longtemps retardé l'inéluctable. Fort d'un break d'entrée, le directeur du Masters 1000 de Madrid a fait la course en tête sans jamais faiblir dans le premier set, malgré deux balles de débreak à effacer à 2-1.

    « C'étaient des débuts difficiles contre un très bon joueur sur cette surface, résume Nadal. Il me connaît bien et j'ai commencé de la pire manière possible en perdant ma mise en jeu contre un grand serveur comme lui. Ça m'a mis une mauvaise pression tout le reste du match. Mais je suis très fier de cette victoire, la satisfaction est beaucoup plus grande que quand tu gagnes 6-3, 6-3. »

    Dans le deuxième set, dans sa tenue dégradée du vert foncé au rose prompte à mettre en alerte la police parisienne de la mode, le récent vainqueur de Roland-Garros a eu de nombreuses occasions de prendre le large, avec deux balles de break à 2-1, puis trois à 3-2, dont la dernière gâchée par un coup droit pénalty dans le couloir.

    « Je suis fier d'avoir su conserver la passion et l'envie »

    Mais il y a des soirs comme ça… Il lui a donc fallu attendre le jeu décisif (alors qu'il en avait perdu quatre sur quatre contre son rival) pour enfin renverser la tendance.

    Avec un break blanc dès le début de la dernière manche, l'homme aux 20 Grands Chelems a pu dérouler plus tranquillement sans totalement convaincre. Suffisant toutefois pour mettre dans le 1000!

    « 1000 victoires, ça veut surtout dire que je suis vieux, sourit le Manacori, 34 ans. Mais ça veut aussi dire que je joue bien depuis si longtemps, parce que ce nombre n'est pas facile à atteindre (NDLR : seuls Connors, Lendl et Federer l'ont dépassé). Ça me rend heureux et je dois remercier tous ceux qui m'ont aidé à en être là à un moment de ma vie. Même s'il n'y avait personne pour partager ça dans les tribunes, c'est un instant très spécial. »

    Le signe d'une longévité dont peu de gens le pensaient capable il y a quinze ans, lors de son premier succès en Grand Chelem à Paris. « Je suis fier d'avoir su conserver la passion et l'envie de jouer au tennis malgré des arrêts et des blessures, poursuit-il. Avoir été capable de garder la faim de continuer même avoir rempli beaucoup d'objectifs. Avoir été humble pour accepter les défis, accepter aussi que les choses n'aillent pas toujours comme je voulais… »

    La 1001e contre Thompson en 8e ?

    D'absences en forfaits (il avait dû renoncer l'an passé avant les demi-finales pour cause de blessure à la ceinture abdominale), le protégé de Carlos Moya, qui n'a joué que sept fois le Masters 1000 parisien, est en quête de l'un des rares trophées qui manquent encore à son immense palmarès.

    Lors de ses tentatives précédentes, il est toujours arrivé au moins en quarts de finale. Il rencontrera jeudi en 8e l'Australien Thompson, tombeur du Croate Coric (n° 15).

    « Je me suis plutôt bien entraîné ces derniers jours, un premier match est toujours compliqué mais mon service m'aide beaucoup plus aujourd'hui qu'à une époque, explique-t-il. On repart pour la 1001e, c'est le travail du sportif… »