Tour de France : vraiment fort, ce Romain Bardet !

18e étape. Sallanches-Megève. Excellent 5e d'un contre-la-montre dominé par Chris Froome, Romain Bardet peut rêver du podium à Paris.

Megève (Haute-Savoie), jeudi. Grâce à un excellent chrono, Romain Bardet a repris du temps à plusieurs de ses concurrents. Le Français n’est plus qu’à trente secondes de la 3e place. 
Megève (Haute-Savoie), jeudi. Grâce à un excellent chrono, Romain Bardet a repris du temps à plusieurs de ses concurrents. Le Français n’est plus qu’à trente secondes de la 3e place.  (LP/Matthieu de Martignac.)

    Les jours passent en troisième semaine et Romain Bardet ne faiblit pas. Cinquième du contre-la-montre hier, le Français a posé quelques rangs de briques supplémentaires dans la construction de son podium sur le Tour de France. Toujours 5e du général, l'Auvergnat a repris un temps conséquent à ses concurrents directs : 43'' au 2e, Mollema (Trek), 41'' au 3e, Yates (Orica), et 28'' au 4e, Quintana. Avant les deux dernières grandes étapes alpestres aujourd'hui et demain, le leadeur d'AG2R-la Mondiale n'est plus qu'à 20'' de Quintana et à 30'' de la 3e place...

    « J'ai fait un bon chrono, je suis content », a soufflé le jeune homme, largement devancé par Tom Dumoulin et Chris Froome, et qui a cédé 9'' à Aru (Astana) et Porte (BMC), l'Australien plus que menaçant au général (6e à seulement 3'' du Français).

    « J'ai géré ce chrono comme un col, comme une montée sèche de trente minutes. J'ai été soutenu comme jamais. Je dirais que c'était comme un stade de rugby. J'avais des frissons. Je me suis vraiment régalé. Je ne me suis jamais mis dans le rouge. »

    Derrière Bardet sur les 17 km du parcours, Jan Janssen, vainqueur du Tour 1968, Eddy Merckx et Bernard Hinault, les deux quintuples vainqueurs, avaient pris place dans une voiture d'invités. « Pour ne pas lui mettre de pression supplémentaire, je n'ai pas voulu lui dire que ces grands champions le suivaient mais, malheureusement, le speakeur l'a annoncé juste avant son départ, souligne Vincent Lavenu, le manageur de l'équipe. Mais ça ne l'a pas déstabilisé. »

    Rien ne semble en effet pouvoir stopper la dynamique dans laquelle se trouve le Français ces derniers temps. « Je commence à avoir une certaine maturité physique et je suis en excellente forme depuis le Dauphiné (NDLR : qu'il a terminé 2e derrière Froome début juin), ajoute Bardet, 25 ans. Les gens attendent des Français au plus haut niveau. Il faut juste savoir que je fais de mon mieux, que je me bats. On aimerait parfois avoir une course plus spectaculaire mais on s'accroche. Il commence à y avoir des écarts, les organismes commencent à être fatigués. Il reste encore deux belles étapes, on va se montrer à l'attaque. J'espère que je vais trouver un terrain où mes qualités offensives pourront s'exprimer. »

    Outre la résistance des coureurs qui le précèdent, Bardet devra composer avec Porte et Aru (7e à 1'11''), qui, comme lui, finissent très fort. « Il va entrer sur son terrain de jeu et, là, je pense qu'on va voir du grand Romain parce que son état de fraîcheur est vraiment impressionnant, juge Julien Jurdie, directeur sportif, bluffé par la maîtrise de son leadeur. C'est un personnage exceptionnel. Il n'a que quatre grands Tours dans les jambes mais j'ai l'impression qu'il en a fait douze... »

    « Le podium est envisageable, mais on ne fait pas une fixation là-dessus, car rien n'est acquis, loin de là, souligne Lavenu. Mais évidemment, tout ce qui se passe jour après jour nous en rapproche. Porte et Romain semblent les deux coureurs les plus à même de déstabiliser la course. » Dès ce vendredi !

    VIDEO. Tour de France. Romain Bardet : « Le meilleur est à venir »