L'armement de la police municipale contesté

L'armement de la police municipale contesté

    Lors du dernier conseil municipal, la maire (LR) de Taverny, Florence Portelli, a proposé à ses élus de débattre de l'armement de la police municipale. Déjà dotée de flash-balls, la police municipale de Taverny pourrait désormais être armée de revolver P38 de catégorie B. Si la majorité et Alexandre Simonnot, élu FN, se sont positionnés pour, l'opposition, notamment le Parti de gauche, est restée sur la réserve.

    Au nom de la majorité, Pascal Gérard, adjoint délégué à la sécurité et à la prévention, est revenu longuement sur les conditions d'accès à l'armement pour les polices municipales. « Dès lors que le préfet le juge nécessaire, une autorisation est accordée à la commune, qui a trois mois pour se doter des armes », a-t-il expliqué.

    Faisant référence aux attentats survenus au cours de l'année 2015, l'élu a également souligné la vulnérabilité des agents en uniforme. « Aujourd'hui, chaque policier est une cible potentielle. On ne peut pas faire l'économie des armes », a-t-il tranché.

    Bruno Devoize, conseiller municipal et membre de l'opposition « Taverny rassemblée », a demandé à voir le bilan de fonctionnement de la police municipale, assurant qu'« il manquait des éléments d'informations », avant de pouvoir engager un débat. Un avis partagé par Albine Caillié, qui a souhaité une consultation citoyenne. « Le risque de démultiplier les armes est de démultiplier les risques de violences », s'est-elle exprimée.

    Face à ces réticences, Pascal Gérard a tenu à rappeler que le port et l'utilisation d'une arme pour les policiers municipaux étaient très encadrés, sous réserve d'une formation réussie et soumis à une réglementation très stricte.

    Un argument qui ne semble pas avoir convaincu. Dans un communiqué, Patrick Couffin, cosecrétaire du Parti de gauche de Taverny, estime qu'« armer la police municipale répondait en réalité à un stress du personnel », quand « l'uniforme ne conférait plus l'autorité suffisante ». « L'arme portée ostensiblement vient sacraliser l'autorité perdue et rassure l'agent », écrit Patrick Couffin, soulignant que les attentats ont été commis à Paris, là « où la police armée est en nombre ».

    Aucune demande de la commune n'a encore été déposée en préfecture.