Les vandales de la maison de quartier condamnés
Deux jeunes, déjà connus pour des incivilités, avaient semé la panique dans le cours de danse avant de saccager les locaux.
La bande avait fait irruption dans la maison de quartier Boris-Vian, à Villiers-le-Bel, poussant les danseuses, paniquées, à se réfugier dans les toilettes. Une dizaine de jeunes, le 25 janvier, vers 21 h 30, avaient fracturé les portes d'entrée avant de saccager ces locaux de la cité des Carreaux, renversant meubles et ordinateurs, puis forçant les casiers sans réussir à les ouvrir.
Deux jeunes majeurs de 18 et 19 ans ont été jugés hier par le tribunal correctionnel pour « dégradation de bien d'utilité publique » en réunion. Sany B. et Levi K. ont été condamnés à 5 et 3 mois de prison avec sursis. Le premier avait été déjà condamné pour dégradations quelques mois plus tôt et était interdit de maison de quartier par le maire.
« Ces messieurs ne prennent pas la peine de se présenter devant le tribunal... » Le président Triscos ne peut que constater l'absence des deux prévenus qui ont contesté leur implication lors de leurs auditions en garde à vue. « Leur absence laisse présumer qu'ils se défilent », a lancé la procureure. « Ils ne veulent pas prendre toutes les responsabilités de leurs actes. »
Selon elle, la culpabilité ne fait pas de doute. « Nous avons une preuve, le témoignage courageux de l'agent d'accueil de la maison de quartier, malgré les risques de représailles. Elle n'exagère pas. On ne lui a pas soufflé les noms. Son témoignage fait foi dans ce dossier. »
Il a par ailleurs conduit deux mineurs à devoir répondre de ces mêmes faits devant un juge des enfants.
« Ce ne sont pas des tueurs, convient la procureur. Mais des jeunes sur la mauvaise pente. Des fauteurs de troubles qui commettent des incivilités à répétition et qui sapent le désir de créer du lien social dans des communes en déshérence, qui le sont de plus en plus si les pouvoirs publics abandonnent la place. »
Les peines sont perçues comme modérées par la ville. « Mais ce sont les premières condamnations que nous obtenons », confie l'avocat d'une commune confrontée alors depuis des mois à des troubles dans le quartier, des squats de halls d'immeuble et des trafics probables.
« La mairie essaye d'intervenir. C'est un travail de longue haleine qui se heurte à des difficultés de bande, de trafic de stupéfiants... Le vivre ensemble est difficile dans ce quartier », a plaidé l'avocat de la ville qui a demandé, et obtenu, un euro symbolique au titre du préjudice moral.