Les vandales de la maison de quartier condamnés

Deux jeunes, déjà connus pour des incivilités, avaient semé la panique dans le cours de danse avant de saccager les locaux.

Villiers-le-Bel, le 28 janvier. Une dizaine de jeunes avaient fracturé les portes d’entrée de la maison de quartier Boris-Vian avant de renverser meubles et ordinateurs.
Villiers-le-Bel, le 28 janvier. Une dizaine de jeunes avaient fracturé les portes d’entrée de la maison de quartier Boris-Vian avant de renverser meubles et ordinateurs. LP/FR.N.

    La bande avait fait irruption dans la maison de quartier Boris-Vian, à Villiers-le-Bel, poussant les danseuses, paniquées, à se réfugier dans les toilettes. Une dizaine de jeunes, le 25 janvier, vers 21 h 30, avaient fracturé les portes d'entrée avant de saccager ces locaux de la cité des Carreaux, renversant meubles et ordinateurs, puis forçant les casiers sans réussir à les ouvrir.

    Deux jeunes majeurs de 18 et 19 ans ont été jugés hier par le tribunal correctionnel pour « dégradation de bien d'utilité publique » en réunion. Sany B. et Levi K. ont été condamnés à 5 et 3 mois de prison avec sursis. Le premier avait été déjà condamné pour dégradations quelques mois plus tôt et était interdit de maison de quartier par le maire.

    « Ces messieurs ne prennent pas la peine de se présenter devant le tribunal... » Le président Triscos ne peut que constater l'absence des deux prévenus qui ont contesté leur implication lors de leurs auditions en garde à vue. « Leur absence laisse présumer qu'ils se défilent », a lancé la procureure. « Ils ne veulent pas prendre toutes les responsabilités de leurs actes. »

    Selon elle, la culpabilité ne fait pas de doute. « Nous avons une preuve, le témoignage courageux de l'agent d'accueil de la maison de quartier, malgré les risques de représailles. Elle n'exagère pas. On ne lui a pas soufflé les noms. Son témoignage fait foi dans ce dossier. »

    Il a par ailleurs conduit deux mineurs à devoir répondre de ces mêmes faits devant un juge des enfants.

    « Ce ne sont pas des tueurs, convient la procureur. Mais des jeunes sur la mauvaise pente. Des fauteurs de troubles qui commettent des incivilités à répétition et qui sapent le désir de créer du lien social dans des communes en déshérence, qui le sont de plus en plus si les pouvoirs publics abandonnent la place. »

    Les peines sont perçues comme modérées par la ville. « Mais ce sont les premières condamnations que nous obtenons », confie l'avocat d'une commune confrontée alors depuis des mois à des troubles dans le quartier, des squats de halls d'immeuble et des trafics probables.

    « La mairie essaye d'intervenir. C'est un travail de longue haleine qui se heurte à des difficultés de bande, de trafic de stupéfiants... Le vivre ensemble est difficile dans ce quartier », a plaidé l'avocat de la ville qui a demandé, et obtenu, un euro symbolique au titre du préjudice moral.