Procès : Samir avait été tué dans la file d’attente du McDo

Samir, 28 ans, avait été tué d’un coup de couteau au McDonald’s de Garges (Val-d’Oise), en août 2015, après un différend survenu dans la file d’attente. Son meurtrier et son complice présumés sont jugés aux assises à partir de mercredi.

 Trois mois après sa mort, plusieurs centaines d’habitants de Sarcelles avaient rendu hommage à Samir.
Trois mois après sa mort, plusieurs centaines d’habitants de Sarcelles avaient rendu hommage à Samir. Frédéric Naizot

    Ils avaient rendu hommage à la mémoire de Samir trois mois après sa mort. Cinq cents habitants de Sarcelles (Val-d'Oise), parmi lesquels sa famille et ses proches, mais aussi des anonymes du quartier des Sablons, avaient participé à une marche blanche en mémoire du jeune homme de 28 ans et « pour endiguer la violence ». Un cortège marqué par la douleur et les lamentations de Dalila Kerkar, la mère du défunt.

    Trois ans plus tard, le procès de ce meurtre commis à la suite d'une embrouille dans la file d'attente du McDonald's de Garges s'ouvre ce mercredi matin devant la cour d'assises du Val-d'Oise. Antoine E., qui avait été identifié et arrêté un mois après les faits par les policiers de la Sûreté départementale, comparait - détenu - pour meurtre. Pendant l'instruction, il avait nié les faits avant de garder le silence. Son cousin, Jordi E., lui aussi originaire des Marronniers à Gonesse et âgé d'une vingtaine d'années à l'époque, est accusé de complicité de meurtre. Enfin, une troisième personne sera jugée pour non-assistance à personne en danger.

    Les faits remontent à la nuit du 29 au 30 août 2015. Vers 4 heures du matin, les clients se pressent encore au McDonald's de Garges, ouvert toute la nuit rue Jacques-Anquetil. Les voitures font la queue sur la piste réservée au drive. Dans l'une d'elles, Samir. Il aperçoit un de ses amis venus récupérer un hamburger manquant au niveau de la caisse. Il descend de son véhicule pour le rejoindre à pied, passe devant la BMW série 1 qui le précède dans la queue. Le conducteur fait alors ronfler son moteur et l'apostrophe, imaginant peut-être que Samir voulait le doubler dans la file. Le ton monte.

    Deux passagers de la BMW descendent alors de voiture et poursuivent Samir qui prend la fuite. Il sera rattrapé un peu plus loin et recevra un coup de couteau dans la région du cœur. Les deux agresseurs prendront le large en remontant à bord de la BMW alors que le blessé sera pris en charge par les pompiers puis les médecins du Samu, avant d'être évacué à l'hôpital dans un état désespéré. Il décédera au cours de la matinée. Saisis de l'enquête, les policiers de la sûreté départementale du Val-d'Oise sont parvenus à identifier les suspects, notamment en retrouvant la trace de la BMW de location.

    «C'était un acte gratuit»

    « Les accusés contestent leur implication. Mais la famille sait ce qui s'est passé. Elle demande juste que justice soit rendue à Samir, pour sa mémoire », confie Me Samia Meghouche, qui représente une partie des proches de la victime. L'avocate de la partie civile rappelle que la victime avait pris la fuite pour tenter d'éviter l'agression : « Ce n'était pas une rixe entre jeunes, c'était un acte gratuit. » Elle souligne enfin que Samir était un jeune homme intégré. « Il avait suivi une formation dans le domaine de la climatisation. Il ne restait plus qu'à valider le diplôme. Pour la famille, la douleur est immense. »

    La veille de la marche blanche, Dalila Kerkar avait confié ne plus vouloir que « les mamans enterrent leurs enfants ». « Même à ma pire ennemie, je ne souhaite pas d'éprouver ce que je ressens » avait-elle ajouté.

    Le procès est prévu pour se terminer vendredi.