Val-d’Oise : une truie sauvée de l’abattage clandestin grâce à un contrôle routier

Le cochon de 150 kg, trouvé vendredi amorphe à l’arrière d’une camionnette au hasard d’un contrôle routier, a été saisi par les policiers de Sarcelles qui l’ont confié à une association de protection animale.

L'animal a été sauvé de l'abattage clandestin au hasard d'un contrôle routier à Sarcelles et devrait couler des jours paisibles dans un refuge. DR
L'animal a été sauvé de l'abattage clandestin au hasard d'un contrôle routier à Sarcelles et devrait couler des jours paisibles dans un refuge. DR

    Le commissaire l’a baptisée Sarcelles et elle s’apprête à vivre une vie inespérée. Samedi 10 août, une truie de 150 kg a été découverte à l’arrière d’une fourgonnette lors d’un banal contrôle routier à Sarcelles (Val-d’Oise). L’animal, affaibli et transporté dans des conditions inadéquates, peinait même à se mettre debout lorsque les policiers l’ont trouvé. Le cochon, dont l’âge est estimé à 10 mois, a été confié à l’Association Action protection animale (APA), tandis que ses détenteurs étaient reconvoqués pour une prochaine audition.

    « De l’aveu même des personnes qui la transportaient, la truie était destinée à un abattage clandestin pour une fête prévue au cours du week-end », détaille Arnauld Lhomme, de l’APA, qui a pu mettre la bête au vert chez un de ses partenaires, le temps de lui refaire une santé. « On a trouvé un placement, où elle pourra couler des jours paisibles, mais il faut d’abord s’assurer de son statut sanitaire et obtenir un laissez-passer car on ne transporte pas n’importe comment un cochon à cause du risque de peste porcine », précise-t-il. Une maladie virale qui ne présente aucun risque pour l’homme mais est presque toujours mortelle pour les suidés (cochons et sangliers) et qui constitue donc une menace pour l’élevage.

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    D’autant que la truie aurait été achetée dans la Somme, selon les protagonistes qui n’ont pas souhaité être plus précis sur son origine. Un département proche de la Belgique, touchée par la maladie entre 2018 et 2020.

    La truie se trouvait dans une cage, à l'arrière d'un véhicule.
    La truie se trouvait dans une cage, à l'arrière d'un véhicule. DR

    Si un particulier a le droit d’élever un porc, il doit faire identifier ses animaux et se déclarer auprès de l’établissement de l’élevage (EDE) de son département. Il peut abattre lui-même l’animal s’il est exclusivement destiné à sa consommation personnelle, à condition de le faire sur place et de l’avoir élevé. Les viandes qui en sont issues doivent être réservées à sa consommation personnelle et ne peuvent donc pas être vendues ou données à un tiers.

    C’est donc en toute illégalité que ces habitants de Garges, interpellés ce week-end, transportaient cet animal. « Transporter des animaux dans le cadre d’une activité économique sans autorisation est passible d’une peine d’amende pouvant aller jusqu’à 3 000 euros, assortie éventuellement d’une peine de prison de 6 mois maximum », précise le ministère de l’Agriculture sur son site.

    Ce n’est pourtant pas un cas isolé. « Il y a 10 jours, nous avons récupéré deux moutons destinés à des abattages clandestins », témoigne Arnauld Lhomme. Eux aussi ont été placés. « C’est plus simple de trouver un accueil pour les herbivores, souligne le défenseur des animaux. Pour les porcs, on a de plus en plus de mal. Les particuliers amateurs de cochon de compagnie ne sont pas légion, même si George Clooney était fou du sien ! »