Réseau pakistanais de fraude dans le BTP : Hussnan, l’étudiant modèle qui roulait en Maserati

Dans une vaste affaire de trafic de papiers et de blanchiment, dix-sept suspects ont été mis en examen à Pontoise (Val-d’Oise). Le réseau fournissait des faux papiers à des travailleurs pakistanais qui se faisaient embaucher sur les chantiers du BTP.

Ce réseau qui sévissait en Île-de-France aurait détourné 41 millions d'euros en trois ans. (Illustration) LP/Julien Barbare
Ce réseau qui sévissait en Île-de-France aurait détourné 41 millions d'euros en trois ans. (Illustration) LP/Julien Barbare

    « Si j’ai fait des études commerciales, ce n’est pas pour aller en prison. » Barbu et cheveux longs, cet homme de 33 ans est derrière les barreaux depuis janvier dernier après avoir été mis en examen à Pontoise (Val-d’Oise) pour « blanchiment », « travail dissimulé » et « aide au séjour irrégulier en bande organisée ». Dans la salle d’audience de la cour d’appel de Versailles (Yvelines), Hussnan espérait pouvoir reprendre le cours de son existence. Mais les juges ont estimé que son rôle de blanchisseur était trop important pour le relâcher. « Il minimise son implication dans ce dossier, explique l’avocat général. Pourtant, il est au sommet de la pyramide, comme le montre son train de vie. »

    Cet ex-patron est soupçonné d’appartenir à un réseau de fraude tentaculaire démantelé dans le Val-d’Oise et en Seine-Saint-Denis. Dans ce dossier, dix-sept personnes ont été mises en examen, dont six nouveaux complices durant le mois de juillet. Le juge d’instruction soupçonne cette organisation d’avoir blanchi pas moins de 41 millions d’euros en trois ans.