Stationnement : « La mairie de Paris nous empêche de travailler »

Julio Fernandes - De Medeiros, gérant de la société « Lusitania rénovation », dont l’activité se passe principalement à Paris, s’est vu refuser la carte de stationnement professionnel. Sa société est basée dans le Val-d’Oise et il n’a droit à aucune aide pour se garer dans la capitale.

 Argenteuil, ce dimanche. Julio, gérant de la société « Lusitania rénovation » est domiciliée à Argenteuil, s’est vu refuser la carte professionnelle de stationnement par la ville de Paris alors que « 80 % » de son activité se déroule dans la capitale.
Argenteuil, ce dimanche. Julio, gérant de la société « Lusitania rénovation » est domiciliée à Argenteuil, s’est vu refuser la carte professionnelle de stationnement par la ville de Paris alors que « 80 % » de son activité se déroule dans la capitale. LP/M. G

    « C'est de la discrimination territoriale ». Julio et Sonia Fernandes - De Medeiros ne décolèrent pas. Ce couple a installé le siège de leur société « Lusitania rénovation », une Sarl dont Julio est le gérant, dans leur pavillon d'Argenteuil (Val-d'Oise). Et il a sollicité la mairie de Paris afin d'obtenir une carte de stationnement professionnelle « à 240 € », précise Sonia. « On nous l'a refusée car mon entreprise est domiciliée à Argenteuil, seules celles basées à Paris et en petite couronne peuvent y prétendre », regrette Julio. « Ce n'est pas normal, s'agace Sonia, d'autant que 80 % de l'activité se passe sur Paris. »

    Aujourd'hui, Julio craint clairement pour l'activité de sa société qui compte deux salariés et réalise un chiffre d'affaires annuel de 100 000 à 120 000 €. « Bien sûr que ce refus de la mairie de Paris met en péril l'entreprise, mais aussi toutes celles qui sont basées en grande couronne », réagit Sonia. Et pour cause. « Avant janvier 2018, je payais environ 250 € par mois de stationnement. Aujourd'hui, sans carte de stationnement, cela me coûte pas moins de 600 €, soit 7 200 € par an, c'est énorme pour une petite boîte comme la mienne », souffle Julio.

    Pour faire face, il faudrait imputer le coût du stationnement aux clients. « Si on fait ça, on perdra forcément beaucoup de chantiers, indique Julio. Et, on estime que ce n'est pas à eux de payer. » Peut-il se passer de son camion ? « Non, répond-il. Je suis obligé de le prendre parce qu'il y a tout le matériel nécessaire à la rénovation de logements. Selon les chantiers, je peux avoir des portes-fenêtres à prendre, des plaques de plâtres… » Actuellement, Julio paie son stationnement au jour le jour. « Quand ma fille a appelé la mairie de Paris pour se renseigner, on lui a répondu de garer le véhicule dans un parking souterrain alors que le camion ne rentre pas et ça coûterait beaucoup trop cher. Ou alors de stationner aux portes de Paris… Et comment on ferait pour transporter le matériel pour les chantiers ? C'est n'importe quoi », s'emporte Sonia.

    Le couple ne demande pas de faveur, juste la possibilité de travailler. « La mairie de Paris nous empêche de travailler, déplore Julio. Que devons nous faire ? Domicilier notre entreprise à Paris ? Ce n'est pas ce qu'on souhaite. On espère vraiment être entendu. »

    Les cartes de stationnement réservés aux parisiens et à la petite couronne