Taverny refuse de voir des HLM sur l'ex-base aérienne

Une opération immobilière serait en cours pour céder une partie de l'ancienne base militaire à des promoteurs, à l'insu de la municipalité.

Taverny. La plupart des militaires ont quitté la base aérienne en 2011. Pour compenser, un Plan local de redynamisation (PLR) a été signé en 2013 entre l’Etat, Taverny et Bessancourt. Deux zones y avaient été identifiées comme pouvant revenir aux communes, qui ont aussi bénéficié d’une enveloppe financière pour soutenir l’activité économique.
Taverny. La plupart des militaires ont quitté la base aérienne en 2011. Pour compenser, un Plan local de redynamisation (PLR) a été signé en 2013 entre l’Etat, Taverny et Bessancourt. Deux zones y avaient été identifiées comme pouvant revenir aux communes, qui ont aussi bénéficié d’une enveloppe financière pour soutenir l’activité économique. (Armée de l'air.)

    La maire de Taverny, Florence Portelli (LR) ne décolère pas. « J'ai appris par des promoteurs que l'Etat avait prévu de construire des logements sociaux dans mon dos », fulmine-t-elle. Ce projet serait prévu sur les terrains extérieurs de l'ancienne base aérienne de Taverny, qui a vu la plupart de ses militaires partir en 2011.

    Lors de la signature du Plan local de redynamisation, en 2013, deux zones de quelques hectares avaient été identifiées comme pouvant revenir aux communes. Ces cessions n'ont jamais eu lieu mais Maurice Boscavert, le maire (PS) de l'époque, avaient demandé à récupérer ces terrains pour y bâtir des HLM.

    « Je n'ai pas du tout envie de voir des logements sociaux à cet endroit, ce n'est pas du tout adapté, insiste Florence Portelli. Les projets fumeux de mon prédécesseur, je n'en ai rien à faire. Je l'ai battu aux élections, il faut respecter le choix des électeurs. » Elle dit avoir eu l'accord de la préfecture pour mettre fin à ce projet. « On s'était mis d'accord pour y installer éventuellement des CRS ou des gendarmes », ajoute-t-elle.

    A la préfecture, ces logements sociaux n'évoquent rien. « Je n'en ai pas connaissance, assure Daniel Barnier, le secrétaire général. Je ne vois pas dans quel cadre la préfecture pourrait mener un tel projet. C'est la mairie qui instruit les permis de construire. »

    Mais Jean-Christophe Poulet (DVG), le maire de Bessancourt, ville qui abrite aussi une petite partie de l'ancienne base, voit davantage de quoi il s'agit. « On a régulièrement des réunions sur la transformation des locaux désaffectés avec les Domaines et les responsables militaires de l'ancienne base, mais sans Taverny, confie-t-il. C'est vrai que tout ça manque de coordination. »

    Du côté des militaires, on confirme qu'une procédure d'aliénation est en cours, mais qu'elle est pilotée par France Domaine, le service chargé des cessions immobilières de l'Etat (qui n'a pas répondu à nos sollicitations). Plusieurs promoteurs immobiliers sont d'ailleurs sur les rangs. Il s'agirait d'un terrain de 2 ou 3 ha qui comporte actuellement des entrepôts sur Taverny et d'une surface d'1 ou 2 ha à Bessancourt.

    La mairie de Bessancourt s'est montrée peu intéressée et la cession semble avoir peu de chances d'aboutir. En revanche, le projet côté Taverny serait plus avancé. Une réunion avec les deux municipalités cette fois et la préfecture est prévue le 12 mai pour y voir plus clair.