« Tous les ans, il y avait la course aux canards »

Jean Ballagny a connu la dernière année de la plage

Les parents de Jean Ballagny tenaient le Café de la Plage.
Les parents de Jean Ballagny tenaient le Café de la Plage. (LP/T.C.)

    Jean Ballagny n'avait qu'à traverser la rue pour aller à la plage. « Dans les années 1960, mes parents ont acheté le Café de la Plage, juste avant qu'elle ferme. Il y avait du monde qui venait, c'était quand même une belle animation », souligne-t-il. Il se souvient des bateaux, des pédalos, du toboggan, du plongeoir et de la boule sur laquelle il fallait monter avant de tomber à l'eau. « Et tous les ans, il y avait la course aux canards : ils lâchaient des canards et les gens qui se baignaient devaient les attraper », ajoute-t-il. Selon lui, la fermeture de la plage n'était pas fondée. « Ils ont pris le prétexte qu'elle était polluée mais elle ne l'était pas, estime-t-il. A Boran-sur-Oise (Oise), la baignade a continué et c'était la même eau. »

    De son côté, Pierre Gatellier se souvient bien de la plage de Beaumont, qu'il a connue après la guerre. « Ce sont de beaux souvenirs, souligne-t-il. Ils faisaient venir des champions pour des démonstrations. J'ai vu la plongeuse Mady Moreau, Georges Vallerey et je me demande si Johnny Weissmuller n'était pas venu. » Il y est allé quasiment tout l'été jusqu'à ses 14 ans. « Il y avait le maître nageur, M. Coutard, qui a appris à nager à toutes les générations. Les gosses étaient attachés et suspendus avec un trapèze. » Pierre avait l'habitude de nager jusqu'à « l'usine à goudron » et de faire la course jusqu'à la plage. « Quand on sortait de là, on avait le cou noir de suie, on allait prendre la douche pour enlever les saletés qu'il y avait dans l'eau. »