Val-d’Oise : Philippe Doucet, l’ex maire et député d’Argenteuil mis en examen

Une enquête est diligentée par le tribunal de Paris, notamment pour « détournement de fonds publics », « favoritisme » et « prise illégale d’intérêt ».

 Archives. L’ancien maire (PS) et député Philippe Doucet a été mis en examen ce lundi.
Archives. L’ancien maire (PS) et député Philippe Doucet a été mis en examen ce lundi. LP/E.L.

    L'ancien maire (PS) et député d'Argenteuil Philippe Doucet a été mis en examen ce lundi dans une enquête sur des soupçons d'irrégularité dans la gestion de la ville, qu'il a dirigé de 2008 à 2014.

    Convoqué pour une audition, celui qui est toujours conseiller municipal d'opposition a ensuite été mis en examen, notamment pour « détournement de fonds publics », « favoritisme » et « prise illégale d'intérêt ».

    Une plainte déposée à l'été 2014

    Deux autres personnes ont aussi été mises en examen, l'une pour « recel de détournement de fonds publics », et l'autre pour « recel de favoritisme et prise illégale d'intérêt ».

    L'enquête concerne notamment un marché passé avec une entreprise pour le magazine municipal l'Argenteuillais, hebdomadaire dont la publication aurait été confiée sans appel d'offres à la société d'un élu municipal de Bouffémont, et l'emploi d'un collaborateur.

    La mairie d'Argenteuil avait déposé plainte en juillet et août 2014, auprès du parquet de Pontoise, quelques mois après l'élection de Georges Mothron, au sujet notamment des marchés publics en matière de communication, de l'assainissement et des travaux de voirie. Une information judiciaire avait été ouverte au pôle financier du Tribunal de Grande Instance de Paris.

    Au cours des investigations, des soupçons étaient apparus sur l'emploi de trois personnes qui auraient été payées comme chargées de mission de la mairie d'Argenteuil à partir de son élection aux législatives de juin 2012, alors qu'elles auraient, en réalité, été employées comme assistantes parlementaires du député.

    « Je ne me suis pas mis un euro dans la poche »

    « Il m'est reproché un marché de communication qui dépasse les seuils autorisés de quelques milliers d'euros, explique Philippe Doucet. Je n'ai évidemment perçu aucun avantage direct ou indirect sur ce marché qui avait pour seul objectif de lancer le journal l'Argenteuillais auquel les Argenteuillais ont montré leur attachement. Il m'est également reproché d'avoir poursuivi, pour quelques mois, le contrat d'un collaborateur de grande qualité qui traverserait une passe difficile, ce que j'assume. »

    L'élu met en avant sa « bonne foi » et pointe « des aspects formels ». « Je ne me suis pas mis un Euro dans la poche, assène-t-il. Il y a un dépassement de 8 900 € hors taxe sur un marché qui s'est arrêté, et un salarié de la ville dont le contrat a été prolongé en février et mars 2014, alors qu'il était absent et pas en arrêt maladie. Il était fragile. »

    Le maire d’Argenteuil, Georges Mothron. LP/M.G.
    Le maire d’Argenteuil, Georges Mothron. LP/M.G. LP/E.L.

    Philippe Doucet évoque enfin « une bagarre politique » et se montre satisfait « que la plupart des accusations aient été abandonnées ».

    « Pour moi, c'est un système qui est mis en examen, une façon de gérer plus qu'une personne », réagit à son tour Georges Mothron. « Maintenant, il faut voir la suite, précise le premier magistrat. Quelqu'un de mis en examen n'est pas considéré coupable. »