Villeron : enquête ouverte après l’invasion et la destruction du camp rom dans le village

La manifestation a tourné à l’assaut. Le préfet du Val-d’Oise condamne l’entrée musclée de quelque 200 riverains dans le campement de Villeron, dimanche après-midi. Une pelleteuse convoquée par la mairie a fini de détruire les cabanes de fortune. Les associations de défense des minorités se mobilisent pour dénoncer ces agissements qui se sont déroulés en dehors de tout cadre légal.

L'intrusion, dimanche 5 février, des habitants de Villeron (Val-d'Oise), venus manifester contre la présence des Roms sur leur commune, fait réagir et inquiètent notamment les associations de défense des minorités. LP/Marie Persidat
L'intrusion, dimanche 5 février, des habitants de Villeron (Val-d'Oise), venus manifester contre la présence des Roms sur leur commune, fait réagir et inquiètent notamment les associations de défense des minorités. LP/Marie Persidat

    « Ils ont eu très peur, une maman a même cru qu’ils allaient tous mourir. » Au lendemain de la fuite précipitée, les familles roms du camp de Villeron (Val-d’Oise) se sont confiées à des membres de l’association Acina 95 qui fait elle-même partie du collectif national Droits de l’homme Romeurope. Ils seraient une cinquantaine, dont au moins une quinzaine d’enfants, à avoir quitté à la hâte dimanche 5 février dans l’après-midi leurs baraquements de fortune sous la pression d’habitants du village venus manifester contre leur présence.

    « Ils ont été très choqués par l’agressivité de certains manifestants », indique Anthony Ikni, délégué général du collectif Romeurope en relation avec Acina. Alors que la situation devenait de plus en plus tendue à Villeron, les familles se sont entassées dans un peu moins d’une dizaine de véhicules pour quitter les lieux, sous la protection des gendarmes. C’est dans ces petits fourgons qu’ils ont ensuite passé la nuit.