Aéroport d’Orly : le département du Val-de-Marne et de nombreux élus franciliens réclament l’allongement du couvre-feu

La bataille d’influence continue dans le Val-de-Marne alors que l’État étudie actuellement les futures restrictions d’exploitation de Paris-Orly, comme l’allongement éventuel du couvre-feu dès 23 heures.

Villeneuve-le-Roi. Le département du Val-de-Marne et 192 élus de toute la France se positionnent en faveur du démarrage du couvre-feu total de l'aéroport d'Orly dès 23 heures. LP/Marine Legrand
Villeneuve-le-Roi. Le département du Val-de-Marne et 192 élus de toute la France se positionnent en faveur du démarrage du couvre-feu total de l'aéroport d'Orly dès 23 heures. LP/Marine Legrand

    Cesser tout décollage ou atterrissage à partir de 23 heures. Voilà le seul scénario capable de réduire les décibels la nuit pour les riverains de l’aéroport Paris-Orly, selon le conseil départemental du Val-de-Marne. L’instance vient d’adopter un vœu en ce sens lors de sa séance plénière, mardi.

    Un positionnement important dans la lutte d’influence qui se joue actuellement auprès de la préfecture et du ministère des Transports. Tous deux étudient la possibilité de restreindre l’exploitation de la plate-forme aéroportuaire, notamment en allongeant le couvre-feu. Car les autorités doivent répondre à l’objectif légal fixé par le plan de prévention du bruit dans l’environnement (PPBE) d’Orly 2018-2023 : réduire les nuisances aériennes de 6 dB entre 22 heures et 23h30.

    Le PCF s’abstient pour préserver les emplois

    Le texte a été adopté par la majorité des conseillers départementaux. Il rappelle les trois scénarios étudiés par l’État et se positionne en faveur du scénario C (début du couvre-feu à 23 heures au lieu de 23h15 pour les décollages et 23h30 pour les atterrissages actuellement).

    Seuls les élus communistes se sont abstenus « car le scénario C balance trop en défaveur de l’emploi », justifie Fatiha Aggoune (PCF), présidente du groupe Val-de-Marne en commun. « Aussi, il ne s’agit pas du texte qui nous avait été envoyé vendredi. Le vœu a été modifié en profondeur en pleine séance ! Le document d’origine plaidait pour une approche équilibrée, la recherche d’un consensus entre réduction des nuisances sonores et préservation de l’emploi ». Le scénario C coûterait 156 millions d’euros aux compagnies aériennes, selon les études.



    En revanche, au conseil territorial du Grand Orly Seine Bièvre le soir même, le vœu « pour une transition équilibrée de l’aéroport d’Orly » proposé par les élus écologistes fut retoqué. Un échec que nuance Didier Gonzales (LR), maire de Villeneuve-le-Roi, l’une des communes les plus survolées par les avions : « Le vœu n’a été rejeté qu’à quatre voix près, alors que ce territoire bénéficie de retombées économiques importantes grâce à l’aéroport et une grande part de ses habitants y travaille. Je constate donc que les mentalités évoluent petit à petit vers la nécessité de protéger les populations des nuisances aériennes. »

    En parallèle, une pétition pro-scénario C circule activement parmi les élus franciliens et au-delà, dont une trentaine de parlementaires. Elle recense à ce jour 200 signatures allant du député Louis Boyard (LFI) au sénateur Aymeric Durox (RN) en passant par la vice-présidente de l’assemblée nationale Naïma Moutchou (Horizons), la numéro 2 de la région Ile-de-France Christel Royer (LR) ou encore les sénateurs Yannick Jadot (Les Écologistes) et Vincent Delahaye (UDI).