Dans ce lycée de Créteil, les élèves gèrent une boutique solidaire pour se former au commerce
L’une des salles de Léon-Blum accueille depuis ce mercredi des centaines de vêtements, chaussures et accessoires sélectionnées en amont par l’association Emmaüs - la Friperie solidaire. La boutique ouvre ses portes ce jeudi aux élèves, samedi aux familles.
On n’entre pas dans la salle C17 comme dans n’importe quelle pièce du lycée polyvalent Léon-Blum. Ce mercredi, c’est un élève de la section professionnelle de première « métiers du commerce et de la vente » (MCV) qui nous guide dans les méandres de cet établissement scolaire de Créteil (Val-de-Marne). L’adolescent nous laisse à l’entrée d’un espace de vente et de travail dont ici tout le monde parle : la nouvelle boutique solidaire du lycée.
Pendues sur des portants ou posées sur des étagères, à côté de paires de chaussures et d’accessoires en tous genres, des enfilades ou piles de vêtements n’attendent que des acheteurs. Des affiches colorées annoncent des prix défiants toute concurrence : comptez ici 5 euros pour l’achat d’un vêtement pour femme ou pour homme, 12 euros les trois et 15 euros les cinq. Et au rayon enfant, c’est presque donné !
Ces tarifs ne doivent rien au hasard : « Ce sont ceux que nous pratiquons dans toutes nos boutiques », indique Ludovic Vasseur, le directeur de l’association Emmaüs - La Friperie solidaire.
« Ce projet citoyen valorise le travail de nos élèves »
Pour que le projet parte sur les meilleures bases, cette structure basée à Choisy-le-Roi a livré ici plusieurs centaines de pièces de son stock, triées consciencieusement. La suite dépendra du succès de cet espace, pour l’heure présenté comme éphémère.
Pour Jacques Rusin, le proviseur du lycée Blum, cette boutique solidaire « coche toutes les cases ». En plus d’évoluer dans le domaine de l’économie sociale et solidaire, « ce projet citoyen valorise le travail de nos élèves en section professionnelle », apprécie-t-il. « L’objectif est d’aller bien au-delà de la simple vente de ces produits », appuie Nadia Feqri, qui compte parmi les trois enseignants mobilisés sur ce projet à visée pédagogique. Cet espace va en effet permettre aux élèves de mettre en œuvre de manière pratique ce qu’ils ont appris durant leur formation.
Installation des produits, accueil des clients, vente, tenue de la caisse… Kenza, Chrystel et la vingtaine de camarades de leur classe seront ici très vite mobilisés, par roulements. « La boutique sera ouverte aux élèves dès ce jeudi après-midi et aux parents samedi matin », précise la première. « On a hâte d’ouvrir », sourit la seconde, qui trépigne à l’idée de se remonter les manches, « tout en servant une bonne cause ».
