Entre Joinville-le-Pont et Neuilly-Plaisance, passez par la Marne !

La ligne de navettes sur l’eau a été inaugurée ce samedi. Un test grandeur nature d’une durée de trois mois pour éprouver l’utilité de ce moyen de transport et aussi pour reprendre possession de la rivière.

Joinville-le-Pont, ce samedi. Les premiers curieux ont pu emprunter les deux navettes qui navigueront durant trois mois sur la Marne. LP/Sylvain Deleuze
Joinville-le-Pont, ce samedi. Les premiers curieux ont pu emprunter les deux navettes qui navigueront durant trois mois sur la Marne. LP/Sylvain Deleuze

    Prochain arrêt, Port de Joinville-le-Pont. Depuis ce samedi et durant trois mois, les riverains, les touristes, les curieux… pourront troquer le quai du RER ou du métro pour un quai sur les bords de Marne avant d’embarquer dans un bateau bus. À l’initiative de l’intercommunalité Paris Est Marne & Bois, une navette fluviale reprend du service entre Joinville-le-Pont (Val-de-Marne) et Neuilly-Plaisance (Seine-Saint-Denis).

    Entre les deux arrêts, il faut compter 1h15 pour accomplir les 10 km de parcours sur la rivière, connue pour ces guinguettes, ces villas somptueuses et de nombreux clubs d’aviron, la partie plutôt réservée à la balade. En semaine, entre l’arrêt du RER A et Polangis, à Champigny-sur-Marne, « il faut compter 20 minutes », précise Dany Carvalho, le président de la coopérative Rivercat, créé pour l’occasion. Au total, la ligne compte onze arrêts.

    Un arrêt chez Gégène, mythique guinguette

    À ce stade, la compagnie compte dix équipages, soit un capitaine et un agent d’accueil, qui navigueront sur deux bateaux, Otter, soit la loutre en Néerlandais, d’une capacité de 100 places et Le Coche d’eau, avec 25 places.

    La ligne s’arrête Chez Gégène, l’une des mythiques guinguettes qui font fait la réputation des bords de Marne. En semaine, les navettes iront le plus vite possible d’une gare RER à une autre alors que des balades plus longues seront possibles pour les usagers en fonction des réservations.

    « Notre objectif est de reconquérir la Marne et d’avoir des lignes quotidiennes, détaille Olivier Capitanio, le président (LR) du département qui s’avoue surpris par l’engouement des gens. Nous avons déjà plus de 400 inscriptions sur l’application pour réserver des places. » Avec l’approche des Jeux olympiques, d’importants moyens ont été alloués pour rendre la Marne et la Seine baignables aux beaux jours.

    Un moyen de transport « qui n’encombre pas les routes »

    Sur le port, après un premier voyage autour de l’île Fanac, plus d’une centaine de personnes font déjà la queue pour aller faire un premier voyage. « On est riverain. C’est l’idéal pour se déplacer si l’on n’est pas trop pressé », estime Joseph. Sa femme Catherine acquiesce. « C’est dommage que l’on ne puisse pas aller jusqu’à Paris », ajoute-t-elle. « On pouvait y aller dans les années 1990 si je me souviens bien, répond une autre riveraine. Mais ce n’était pas assez rentable. »



    Ce test, grandeur nature et gratuit pour les usagers, coûtera « 400 000 euros, détaille le président, avec plus « de 200 000 euros d’aide de la Métropole et de l’État ». Les deux bateaux fonctionnent avec des biocarburants.

    « Si les résultats sont probants, les bateaux seront électriques », se projette déjà Olivier Capitanio, qui voit là « un moyen de transport plus agréable et qui n’encombre pas les routes ».