Ivry : le lycéen qui a frappé un camarade à coups de marteau présenté à un juge

La victime blessée à la tête et au niveau de l’omoplate a eu 7 jours d’ITT.

 Ivry-sur-Seine, rue Jean-Baptiste Renoult, ce mardi après-midi. Dans l’établissement, le harcèlement dont l’auteur des coups de marteau était victime était connu des autres élèves.
Ivry-sur-Seine, rue Jean-Baptiste Renoult, ce mardi après-midi. Dans l’établissement, le harcèlement dont l’auteur des coups de marteau était victime était connu des autres élèves. LP/Maxime François

    Il ne l'avait pas trouvé dans la rue comme il l'a expliqué aux policiers. Le lycéen d'Ivry qui a frappé un camarade de classe à coups de marteau lundi a reconnu avoir acheté l'outil le matin même.

    Il doit être présenté à un juge des enfants ce vendredi, comme l'a indiqué le parquet de Créteil. Il était jusque-là inconnu des services de police et de justice.

    Peu après 9 heures, en pleine classe au lycée Jean-Macé, cet adolescent de 17 ans avait asséné deux coups de marteau à ce camarade qu'il désignait comme étant un de ses agresseurs. Blessé au niveau de l'omoplate et de la tête, ce dernier a eu 7 jours d'ITT.

    Harcèlement

    Aux policiers, l'auteur des coups a expliqué qu'il était harcelé depuis le début de l'année, une version confirmée par plusieurs élèves rencontrés devant le lycée de lendemain des faits. Et ajouté que le harcèlement ne venait pas de quelques camarades mais d'une grande partie de la classe.

    Il est notamment question d'une vidéo où cet élève se ferait molester, diffusée sur les réseaux sociaux.

    Une source judiciaire précise qu'il existait un « contexte d'animosité » particulier entre les deux adolescents et qu'une première bagarre avait déjà eu lieu entre eux a priori le matin même.

    Mesure d'assistance éducative

    L'adolescent devrait être mis en examen pour violence ayant entraîné une infraction inférieure à 8 jours avec arme dans un établissement scolaire. Il devrait faire l'objet d'une mesure d'assistance éducative.

    Jeudi, des enseignants du lycée Jean-Macé ont réagi vivement à ce qui s'est passé. « Les incidents et les faits de violences se multiplient dans notre lycée, alertent les syndicats dans un communiqué commun. Il faut une réponse institutionnelle cohérente avant que d'autres drames ne surviennent »

    Manque de moyens

    Ils confirment « qu'il s'agit d'une réaction violente faisant suite à une situation de harcèlement » et dénoncent leurs conditions de travail : « Le climat scolaire ne cesse de se dégrader malgré toutes nos alertes […] et alors que les effectifs sont en progression constante passant en mois de 10 ans de 1 400 élèves à 1 850. » Autre urgence, selon eux : le manque de personnel.

    « Aucun poste de CPE ni de surveillant n'a été créé […]. Il y a encore dix ans, nous avions 80 heures de cours dit « sensibles » au titre du classement de notre lycée en « zone sensible » et prévention violence. Ces heures ont fondu comme neige au soleil. L'an prochain, ce ne sera plus que 40 heures. »